Aucun changement de position sur le statut juridique du Kosovo
Rome : Le pape rencontre le président kosovar Fatmir Sejdiu
Rome, 3 février 2008 (Apic) L’audience accordée par Benoît XVI au président du Kosovo Fatmir Sejdiu, le 2 février, ne représente «aucun changement dans la position du Saint-Siège concernant le statut juridique définitif du Kosovo». C’est ce qu’a expliqué le Saint-Siège dans un communiqué rendu public peu de temps après la première rencontre entre le pape et Fatmir Sejdiu.
«L’audience à la plus haute autorité institutionnelle de l’actuelle province autonome de Serbie, administrée par l’Onu (.), ne représente aucun changement dans la position du Saint-Siège concernant le statut juridique définitif du Kosovo», a ainsi souligné le Saint-Siège dans un communiqué. «En ce qui concerne une déclaration éventuelle de l’indépendance du Kosovo, la Saint-Siège suivra avec une attention particulière les progrès sur place et, dans son évaluation, tiendra compte de l’orientation de la communauté internationale».
Le communiqué précise aussi que «Benoît XVI a reçu (.) Fatmir Sejdiu, président du Kosovo, avant tout pour exprimer sa proximité à toute la population de cette terre, où le christianisme est présent depuis les premiers siècles de notre ère». «Actuellement l’Eglise catholique comprend environ 65’000 fidèles et poursuit un service apprécié, par-dessus tout dans les domaines de l’assistance et de l’éducation, en faveur de tous les habitants du Kosovo, indépendamment de leur appartenance ethnique et religieuse». «La rencontre a aussi servi au pape pour recevoir des informations directes sur la situation actuelle et sur les perspectives futures», continue le communiqué.
Appel à la réconciliation, à la justice et à la paix
Enfin, le Saint-Siège précise qu’il ne perd «aucune opportunité pour exhorter à la réconciliation, à la justice et à la paix», rappelant le discours du pape au corps diplomatique, le 7 janvier 2008, dans lequel il a souhaité «qu’on garantisse la sécurité et le respect des droits de ceux qui habitent cette terre, pour que s’éloigne définitivement le spectre de la confrontation violente et que la stabilité européenne soit renforcée».
La visite du président de la province séparatiste serbe intervient à la veille du second tour de l’élection présidentielle en Serbie qui devait opposer le candidat ultranationaliste Tomislav Nikolic au président sortant Boris Tadic, favorable au rapprochement de la Serbie avec l’Union européenne. Les dirigeants de l’ethnie albanaise du Kosovo devraient très prochainement déclarer unilatéralement l’indépendance de la province, une indépendance à laquelle la Serbie, soutenue par la Russie, est farouchement opposée. L’Union européenne et les Etats-Unis y sont au contraire favorables. (apic/imedia/ms/bb)