Message de Jean Paul II au Pénitencier majeur

Rome: Le pape souligne le lien entre sacrements de la réconciliation et de l’eucharistie

Rome, 14 mars 2005 (Apic) Dans un message au Pénitencier majeur, le pape Jean Paul II souligne le lien existant entre les sacrements de la réconciliation et de l’eucharistie. Le pape a encouragé de jeunes prêtres étudiant aux Universités pontificales de Rome «à prêcher la juste doctrine autour de la nécessité du sacrement de la réconciliation pour s’approcher de la communion».

Les étudiants ont participé au cours sur le for intérieur, organisé du 7 au 12 mars par le Tribunal de la Pénitencerie apostolique à Rome. «Dans la tradition de l’Eglise, la réconciliation sacramentelle a toujours été considérée en étroite relation» avec l’eucharistie, a rappelé Jean Paul II dans son message envoyé le 12 mars au cardinal James Francis Stafford, Pénitencier majeur.

«Déjà, dans les premières communautés chrétiennes, la nécessité de se préparer, par une conduite de vie digne, à célébrer la fraction du pain eucharistique – qui est communion au corps et au sang du Seigneur – était perçue», a-t-il illustré. Et ce qui a aussi été souligné le Concile de Trente en 1646-1647, continue à être l’enseignement de l’Eglise aujourd’hui.

Dans le rite de la messe, beaucoup d’éléments soulignent cette exigence de purification et de conversion, a-t-il poursuivi, de l’acte pénitentiel initial aux prières pour obtenir le pardon, du signe de la paix aux prières que les prêtres et les fidèles récitent avant la communion. «En cette année particulièrement consacrée à l’eucharistie, il me semble plus que jamais utile de rappeler votre attention au rapport vital existant entre ces deux sacrements», a alors souligné le pape, s’adressant aux participants au cours sur le for intérieur. Ce cours s’intéressait particulièrement au sacrement de la pénitence, avec l’étude de thèmes moraux et canoniques liés, dont celui des confessions.

Péché mortel: pas de communion

«Seul celui qui a la conscience sincère de ne pas avoir fait de péché mortel peut recevoir le corps du Christ», a alors rappelé le pape. L’Eglise distingue deux types de péchés, les péchés véniels et les péchés mortels. Sont péchés mortels, ceux qui ont pour objet une matière grave et sont commis délibérément, en pleine conscience. Le pape a demandé aux prêtres d’encourager «les fidèles à recevoir le corps et le sang du Christ pour être purifiés de pêchés véniels et des imperfections».

En outre, le Souverain pontife a souligné que nous vivons dans une société qui semble avoir perdu le sens de Dieu et du péché. Pour lui, dans ce contexte, l’invitation du Christ à se convertir se fait plus urgente. «Elle présuppose la confession consciente de ses propres péchés et la demande de pardon et de salut qui lui correspond», a-t-il aussi expliqué.

Même les péchés véniels

Selon le code de droit canon et le catéchisme de l’Eglise catholique, un fidèle est tenu de confesser ses péchés graves au moins une fois par an. Celui qui a fait un péché mortel ne peut pas recevoir la communion sans avoir reçu l’absolution sacramentelle, même s’il éprouve une grande contrition.

Sauf s’il lui est impossible d’accéder à un confesseur. Et si la confession régulière des fautes quotidiennes – ou péchés véniels – n’est pas strictement nécessaire, elle est vivement recommandée par l’Eglise, note le document romain.

Crise des confessions dans le monde occidental: perte du sens du péché

Selon le Père Gianfranco Girotti, régent de la Pénitencerie apostolique interrogé par Radio Vatican le 11 mars 2005, si le nombre de communions a augmenté depuis le Concile Vatican II, celui des confessions a au contraire diminué, rendant la situation inverse à celle causée par le Concile de Trente.

La crise des confessions dans le monde occidental résulte, selon lui, «principalement de la perte du sens du péché». Cela est en lien avec «une éthique qui relativise la norme morale, niant sa valeur absolue et que des actes puissent être intrinsèquement illicites». Le Père Girotti a aussi dénoncé le fait qu’émerge de plus en plus «la préoccupation de ne pas culpabiliser et de ne plus porter de frein à sa liberté».

Le Tribunal de la Pénitencerie apostolique forme avec le Tribunal suprême de la signature apostolique et le Tribunal de la Rote romaine, les «Tribunaux du Saint-Siège». Créée au XIIIe siècle et souvent réformée, la Pénitencerie a vu sa compétence assignée définitivement par Pie X aux affaires de conscience. Benoît XV y a adjoint en 1917 la section des indulgences, détachée de la Congrégation alors appelée «Saint-Office». Chaque année, la Pénitencerie organise quelques journées de réflexion autour des grands principes dogmatiques et moraux. Ces cours permettent une mise à jour théologique, pastorale et spirituelle des jeunes prêtres qui le suivent. (apic/imedia/be)

14 mars 2005 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 3  min.
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