Identifié depuis février 2005, authentifié aujourd’hui

Rome: Le tombeau de saint Paul se trouve bien dans la basilique Saint-Paul hors-les-murs

Rome, 11 décembre 2006 (Apic) Le Vatican a officiellement confirmé que le tombeau de l’apôtre Paul se trouvait dans la basilique romaine de Saint-Paul hors-les-murs. Il avait été identifié en 2005.

Lors de la conférence organisée au Bureau de presse du Saint-Siège, le 11 décembre 2006, le cardinal Andrea Cordero Lanza di Montezemolo, archiprêtre de la basilique romaine, a déclaré : «n’y a aucun doute que la tombe (de l’apôtre Paul) est là». Il a ajouté que l’ouverture du sarcophage pour retrouver d’éventuelles reliques de l’apôtre était à l’étude. En effet, le sarcophage identifié lors de fouilles commencées en 2002 n’a «jamais été ouvert», a précisé le haut prélat, mais «la tombe de saint Paul est bien là et peut être vue sur un côté».

Radiographies du sarcophage sans résultat

Le cardinal en charge de la basilique située au sud de Rome a indiqué que des radiographies du sarcophage avaient été réalisées pour identifier son contenu, mais s’étaient avérées «inefficaces». Interrogé sur l’éventuelle ouverture du sarcophage, il a parlé de possibilité à l’étude, précisant que l’ordre d’explorer le tombeau devait venir du pape.

Lors de la conférence de presse, le cardinal Cordero Lanza di Montezemolo et le responsable du département épigraphique des Musées du Vatican, Giorgio Filippi, ont aussi indiqué qu’une ouverture avait été réalisée sous l’autel majeur de la basilique afin de permettre aux pèlerins d’apercevoir un côté du tombeau. Le sarcophage en partie invisible mesurerait 2,55 mètres de long, 1,25 m. de large et 0,97 m. de haut.

En février 2005, l’archéologue Giorgio Filippi avait déjà affirmé à I.MEDIA, partenaire de l’agence Apic à Rome, que le sarcophage pouvant contenir les reliques de l’apôtre Paul avait été identifié. La découverte, réalisée par une équipe d’experts des Musées du Vatican, avait été faite lors de deux sondages effectués après le Jubilé de l’an 2000. Il s’agissait, devant la demande croissante des pèlerins et des visiteurs, de vérifier la présence du tombeau de l’apôtre.

Ces recherches très ciblées avaient été entreprises sur la base de relevés topographiques du milieu du 19e siècle. Des croquis furent réalisés lors des travaux de reconstruction de la basilique après l’incendie de 1823.

Là où a été construite la basilique, à la fin du IVe siècle

Le premier sondage avait permis de découvrir des traces de l’abside de l’ancienne basilique constantinienne (première moitié du 4e siècle) sous les marches de l’autel dédié à Saint Timothée, collé au maître-autel. Le second, effectué sous l’autel majeur de la basilique, à l’intérieur de la Confession, avait permis d’accéder au sarcophage, au niveau du sol de la basilique construite par l’empereur Théodose à la fin du IV° siècle.

Sous le maître-autel actuel, une plaque de marbre du 4e siècle, visible depuis toujours, porte l’inscription paulo apostolo mart (Paul apôtre mart, Ndlr. pour martyr). La plaque est munie de trois orifices probablement liés au culte funéraire voué à saint Paul et permettant la ’création’ de reliques par simple contact avec le tombeau de l’apôtre.

Le long de la voie Ostiense, un édicule aurait été élevé sur la tombe de l’apôtre Paul, après sa mort dans le cours du Ier siècle. Comme pour saint Pierre, l’empereur Constantin entreprit ensuite au début du IV° siècle de faire construire une basilique pour abriter la tombe. Puis, en 386, un demi-siècle après la mort de Constantin, devant l’afflux des pèlerins, une basilique plus grande fut construite à la demande des empereurs Valentinien II, Théodose et Arcadius.

Paul, ou Saül de Tarse, était un citoyen romain de religion juive. Il fut d’abord un persécuteur de la toute jeune communauté chrétienne. Mais, en route vers les synagogues de Damas où il espérait mettre fin à l’expansionnisme des disciples de Jésus, il se convertit au christianisme. Il parcourut l’Asie Mineure et la Grèce pour annoncer l’Evangile aux juifs et aux païens. Arrêté à Jérusalem, il fut transféré à Césarée puis à Rome. Selon la tradition, il aurait été martyrisé sous Néron entre 64 (date du martyre de Pierre) ou 67. Sur le lieu présumé de sa mort, le long de la Voie Ostiense, se dresse aujourd’hui la basilique Saint-Paul hors-les-Murs.

A Saint-Pierre, c’est en juin 1939 que commencèrent des fouilles sous l’autel de la Confession pour situer la tombe de l’apôtre Pierre. Ordonnées par le pape Pie XII, elles durèrent dix ans et firent apparaître, en 1941, des ossements attribués au saint, à l’intérieur d’un mur rouge recouvert de marbre à l’époque de Constantin. Il fallut attendre 35 ans avant que l’Eglise ne confirme officiellement la présence des reliques. «Nous avons la chance d’être parvenus à cette certitude (.) que la tombe de saint Pierre est ici, en ce vénérable lieu où a été construite cette solennelle basilique», déclara ainsi Paul VI, le 29 juin 1976. (apic/imedia/ami/vb)

11 décembre 2006 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 3  min.
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