Réaction de l’épiscopat français

Rome: le Vatican annule le mariage de la princesse Caroline (020792)

Rome/Paris, 2juillet(APIC) Les motifs de la sentence prise par le Vatican, et plus précisémment par une commission de la cour d’appel du Vatican,

la Sacra Rota, d’annuler le premier mariage de la princesse Caroline de Monaco, n’ont pas à être connus, estime dans un communiqué publié jeudi le

Père Jean-Marie di Falco, porte-parole de la Conférence des évêques de

France. Selon lui, ces motifs relèvent de la vie privée des intéressés et

du secret des consciences.

La réaction du porte-parole de la Conférence des évêques de France intervient au lendemain de l’annulation, par le Vatican, du premier mariage

de la princesse Caroline de Monaco, avec Philippe Junot. «Le mariage a été

annulé», a en effet annoncé mercredi après-midi la salle de presse du Vatican à travers un long communiqué.

Cette décision permettra à la princesse de se marier de nouveau selon le

rite catholique. Le mariage de la princesse Caroline avec Philippe Junot a

eu lieu en 1978. C’est en 1982 que la princesse, divorcée en octobre 1980,

a présenté sa requête en annulation. Ce qu’a admis mercredi la cour d’appel

du Vatican, en déclarant nul ce mariage et en expliquant qu’il était inexistant depuis le début: il n’y avait pas une réelle volonté de mariage

entre Caroline de Monaco et Philippe Junot, a-t-elle estimé.

Remariée civilement le 29 décembre 1983 avec l’Italien Stefano Casiraghi, la princesse a perdu son second mari le 3 octobre 1990, lorsqu’il se

tua dans un accident lors d’une course de bateau «offshore».

«Catholique, la princesse Caroline de Monaco doit être traitée avec justice comme les autres baptisés…» «Profitant du droit reconnu à tout fidèle, la princesse avait estimé, en 1982, pouvoir poser à l’Eglise la question de la validité de son mariage avec Monsieur Junot. C’était son droit.

Des juges ont été nommés par le pape. Ils ont entendu les intéressés et

ceux qui avaient un témoignage à donnner. Ces magistrats ecclésiastiques

ont prononcé leur jugement en déclarant nul ce mariage».

De nombreux mariages reconnus nuls chaque année

Environ 30’000 mariages sont reconnus nuls par l’Eglise chaque année

dans le monde entier. En France, quelque 300 causes sont introduites chaque

année dont 150 sont reconnues fondées. Une procédure de demande en annulation de mariage coûte entre 2’000 et 4’000 FF (entre 500 et 1000 francs

suisses). Il est cependant possible de bénéficier d’une assistance gratuite

ou semi-gratuite.

Quand les mariages peuvent être déclarés nuls?

Le mariage entre les baptisés est fondé sur le consentement personnel et

irrévocable des époux. Le lien sacré qui en résulte ne dépend pas de l’arbitraire des hommes. Il est indissoluble. Cependant l’Eglise reconnaît

l’existence de circonstances qui peuvent conduire à déclarer un mariage

nul. Elle n’annule pas un mariage, elle constate sa nullité. Cette nullité

se différencie du divorce en ce sens que l’enquête tend à vérifier si dès

le départ un mariage a été invalidement célébré pour un ou plusieurs des

motifs suivants: absence de liberté d’un conjoint; refus de fidélité et de

fécondité; immaturité à prendre un engagement; impossibilité majeure à vivre le mariage; absence de jugement; incapacité psychologique et physique

d’assumer les obligations essentielles du mariage; tromperie sur la personne. (apic/com/pr)

2 juillet 1992 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture: env. 2 min.
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