L’évêque schismatique Romulo Braschi était déjà excommunié

Rome: Le Vatican excommunie formellement les femmes ordonnées prêtres illégalement

Rome/Starnberg, 5 août 2002 (APIC) Rome a excommunié formellement lundi 5 août 2002 les sept femmes catholiques ordonnées prêtres illégalement le 29 juin sur un bateau naviguant sur le Danube. La Congrégation pour la doctrine de la foi avait donné jusqu’au 22 juillet aux femmes qui avaient violé les prescriptions ecclésiales pour demander pardon et faire marche arrière. N’ayant pas manifesté le moindre signe de repentir, les personnes concernées sont désormais exclues formellement des sacrements de l’Eglise catholique.

Lundi, Gisela Forster, porte-parole des femmes excommuniées, a déclaré à Starnberg qu’elles allaient faire recours contre la décision romaine, en utilisant les dispositions du droit canon. Elle espère obtenir dans un très bref délai une explication avec des représentants du Vatican et déplore que jusqu’à maintenant, Rome n’a pas répondu aux arguments présentés par les femmes concernées.

Dans le but de «dissiper tout doute» sur le statut canonique de l’évêque Romulo Antonio Braschi «qui a tenté de conférer l’ordination sacerdotale à des femmes catholiques», Rome rappelle sa situation. La Congrégation pour la doctrine de la foi confirme qu’étant schismatique, il encourait déjà l’excommunication réservée au Siège Apostolique, précise lundi la salle de presse du Saint-Siège à Rome.

Considérant l’ultimatum prononcé le 10 juillet dernier par la Congrégation présidée par le cardinal Ratzinger, qui fixait la date du 22 juillet pour se repentir et reconnaître la nullité de leur ordination, le Saint-Siège déclare que Christine Mayr-Lumetzberger, Adelinde Theresia Roitinger, Gisela Forster, Iris Müller, Ida Raming, Pia Brunner et Angela White sont désormais excommuniées en raison du «très grave délit» qu’elle ont commis. Elles sont donc soumises aux censures et aux conséquences juridiques contenues dans l’article 1331 du code de droit canonique (CIC).

Interdites de charges dans l’Eglise

Outre le fait qu’elles ne pouvaient de toute façon pas participer en tant que ministre à la célébration de l’eucharistie et aux autres cérémonies du culte, elles se voient interdire de recevoir les sacrements. Les personnes concernées ne peuvent pas remplir des offices ecclésiastiques, ministères ou n’importe quelle charge et ne peuvent obtenir validement une dignité, un office ou une autre charge dans l’Eglise.

Rome ne ferme pas la porte définitivement: la Congrégation pour la doctrine de la foi est confiante que les coupables, éclairées par la grâce de l’Esprit Saint, retrouveront le chemin de la conversion pour retourner à l’unité de la foi et à la communion avec l’Eglise qu’elles ont blessée avec leur geste, peut-on lire dans le texte signé par le préfet de la Congrégation, le cardinal Joseph Ratzinger, et son secrétaire, Mgr Tarcisio Bertone. Le 10 juillet, le cardinal Ratzinger rappelait que la récente «ordination» était un «simulacre de sacrement», et qu’elle était par conséquent «invalide et nulle» et constituait «un grave délit contre la constitution divine de l’Eglise».

La position «définitive» de Rome sur l’ordination sacerdotale des femmes

Dans sa lettre apostolique «Ordinatio sacerdotalis» de 1994, le pape Jean Paul II rappelait que l’Eglise «n’a en aucun cas la faculté de conférer aux femmes l’ordination sacerdotale» et que «cette sentence doit être considérée comme définitive par tous les fidèles de l’Eglise».

Les sept femmes, d’origine allemande, autrichienne et américaine – dont certaines sont docteurs en théologie ou anciennes religieuses – ont été ordonnée illégalement à Passau par Mgr Braschi, qui avait rompu avec l’Eglise catholique. L’évêque originaire d’Argentine est devenu schismatique en 1998 en se faisant ordonner évêque par un membre de l’Eglise catholique-apostolique du Brésil, une secte chrétienne séparée de l’Eglise catholique romaine depuis 1945. Les femmes excommuniées insistent pour leur part sur la validité de leur ordination. Elles ont écrit le mois dernier «au cher pape Jean Paul II» pour mettre en garde contre toute menace ou sanction à leur égard, affirmant que cela interrompra «le dialogue» qu’elles veulent entreprendre avec lui. Elles refusent que l’on affirme qu’elles sont une source de scandale dans l’Eglise et rétorquent que c’est l’Eglise catholique qui est cause de nombreux scandales, notamment en ne respectant pas les droits des femmes. (apic/com/cic/bol/be)

5 août 2002 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 3  min.
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