Mgr Klaus Küng, ancien visiteur apostolique du diocèse lui succède

Rome: Le Vatican officialise la démission de Mgr Kurt Krenn, évêque de St- Pölten

Rome, 7 octobre 2004 (Apic) Le Saint-Siège a officialisé jeudi 7 octobre la démission de l’évêque de St-Pölten en Autriche, Mgr Kurt Krenn, âgé de 68 ans. Mgr Klaus Küng, 64 ans, évêque de Feldkirch, lui succède. Ce dernier avait été nommé visiteur apostolique en juillet pour enquêter sur le scandale sexuel du séminaire diocésain, indique un communiqué officiel du Saint-Siège.

Mgr Krenn a annoncé sa démission dans la presse autrichienne le 30 septembre 2004. «Il a voulu anticiper sur le Vatican de façon à ce que cette décision paraisse être la sienne, et non pas une décision imposée», avait-on alors commenté à l’Apic.

«Le pape a accepté la démission de l’évêque de St-Pölten en conformité avec l’article 401, alinéa 2 du code de droit canon», précise le communiqué du Saint-Siège. Ainsi, la démission du prélat est justifiée pour «faute grave». Mgr Krenn avait expliqué à la presse autrichienne qu’il avait démissionné non pour des raisons de santé – comme les médias le prétendaient alors – mais parce que Jean Paul II le lui avait demandé. Le prélat conservateur a apparemment été sanctionné pour avoir tenté de minimiser le scandale du trafic de photos à caractère pédophile et des affaires de moeurs, ayant éclaté en juillet dans son séminaire diocésain.

Nommé en 1991 évêque chargé du diocèse de Sankt-Pölten, Mgr Krenn, catholique ultra-conservateur, a été un prélat particulièrement controversé dans l’Eglise catholique autrichienne. En juillet, le Vatican avait ouvert une enquête sur le séminaire de Sankt-Pölten après la découverte, en novembre 2003, de quelque 40’000 images pornographiques, dont certaines à caractère pédophile ou zoophile, dans les ordinateurs portables de plusieurs prêtres.

Interrogé sur des photos publiées dans la presse et montrant un responsable du séminaire touchant la braguette d’un de ses séminaristes ou embrassant passionnément sur la bouche un autre aspirant à la prêtrise, Mgr Krenn avait banalisé l’affaire en parlant de «blagues de jeunes garçons».

Un évêque particulièrement contesté

Malade et souffrant d’alcoolisme, l’évêque s’était alors dit victime d’une machination alors que plusieurs responsables ecclésiastiques demandaient sa démission. En 1993 déjà, plusieurs centaines de catholiques avaient signé une pétition demandant le départ de Mgr Krenn.

Dans son rapport au pape, Mgr Küng avait reproché à la direction du séminaire d’avoir «prêté trop peu d’attention aux critères de recrutement exigés» pour les futurs prêtres. Il avait également parlé de «graves erreurs d’orientation».

Mgr Klaus Küng, membre de l’Opus Dei, visiteur apostolique nommé par Jean Paul II en juillet 2004 qui avait ordonné la fermeture du séminaire de St-Pölten en août, remplacera Mgr Krenn à la tête du diocèse. Ce prélat, médecin, est entré à l’Opus Dei en 1970. Jusqu’à son ordination comme évêque de Feldkirch en 1989, il était vicaire général de la prélature pour l’Autriche. Il est actuellement membre de la Congrégation pour le clergé et consulteur du Conseil pontifical pour la famille. Il passe pour être aussi conservateur, mais moins provocateur que Mgr Krenn. Il jouit d’une réputation de rigueur et de sérieux qui tranche avec le goût de l’excès de son prédécesseur.

Mgr Klaus Küng a négocié avec le nonce apostolique en Autriche, Mgr Girgio Zur, sur les modalités de la démission de Mgr Krenn. Cette dernière n’a été rendue publique qu’après la béatification de l’empereur Charles d’Autriche le 3 octobre 2004. Bien que responsable de la Ligue de prière de l’empereur Charles pour la paix entre les peuples, qui a largement oeuvré pour que cette béatification ait lieu, Mgr Krenn n’était pas présent à Rome. (apic/imedia/hy/pr)

7 octobre 2004 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture: env. 3 min.
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