Celle d’administrer le sacrement de l’onction des malades
Rome: Le Vatican rappelle une interdiction faite aux diacres et aux laïcs
Rome, 28 mars 2005 (Apic) Le Vatican a rappelé l’interdiction faite aux diacres ou aux laïcs d’administrer le sacrement de l’onction des malades, dans une note de la Congrégation pour la doctrine de la foi datée du 11 février 2005 et transmise à I’Apic. La Congrégation, garante de la doctrine de l’Eglise, précise que cette interdiction doit être considérée comme «définitive».
Le document intitulé «note de la Congrégation pour la doctrine de la foi autour du ministre du sacrement de l’onction des malades» est signé par le cardinal Joseph Ratzinger et Mgr Angelo Amato, respectivement préfet et secrétaire du dicastère. Il est daté du 11 février 2005, fête de Notre-Dame de Lourdes, mais aussi Journée mondiale des malades.
«Le Code de droit canonique dans le canon 1003 § 1 reprend exactement la doctrine exprimée lors du Concile de Trente, selon laquelle seuls les prêtres sont les ministres du sacrement de l’onction des malades», peut-on lire dans cette note. Cette doctrine, précise la note, est considérée comme «définitive». La note réaffirme ensuite que «ni les diacres ni les laïcs ne peuvent exercer ce ministère» et que «toute action en ce sens constitue une simulation du sacrement».
La brève note est complétée par un «commentaire» qui explique que «des tendances théologiques» mettant en doute cette doctrine «se sont manifestées dans les dernières décennies». Cette remise en cause, est-il ensuite précisé, a lieu essentiellement dans «les régions dans lesquelles le manque de prêtres rend difficile l’administration du sacrement, alors que cette difficulté pourrait être résolue si les diacres permanents et aussi des laïcs qualifiés pouvaient être désignés ministres du sacrement».
Cette note, est-il précisé, «entend attirer l’attention sur ces tendances, afin de prévenir le danger qu’il y a de les mettre en pratique, au détriment de la foi et avec un dommage spirituel important pour les malades que l’on veut aider». Le commentaire argumente que «la théologie catholique a vu dans la ’Lettre de Jacques’ le fondement biblique pour le sacrement des malades». ’Que celui qui est malade appelle à soi les prêtres de l’Eglise. Ils prieront sur lui après lui avoir fait une onction d’huile au nom du Seigneur. Cette prière inspirée par la foi sauvera le malade : le Seigneur le relèvera et, s’il a commis des péchés, il recevra le pardon’, peut-on lire dans le cinquième chapitre de l’Epître de saint Jacques.
Regrettable
Selon les informations recueillies par I’Apic à Rome, la note doctrinale aurait été envoyée par la Congrégation romaine à toutes les Conférences épiscopales du monde, à titre d’information. Interrogé par l’Apic, Jean-François Delarue, coordinateur du Comité national du diaconat en France a jugé «regrettable» cette note dont il n’avait pas encore connaissance. Ce diacre permanent, marié et père de famille, estime ne pas bien comprendre «théologiquement» cette position romaine.
Mgr Michel Guyard, évêque du Havre et président du Comité épiscopal pour la santé en France, a pour sa part confié que «les diacres comprennent mal de ne pas pouvoir administrer ce sacrement», regrettant lui aussi qu’ils ne puissent pas «accompagner les malades» jusqu’au bout de leur démarche. Il a affirmé que si cette position était logique «puisque l’on associe le sacrement de l’onction des malades à celui de la réconciliation», elle n’en était pas moins «pastoralement difficile» à accepter.
Le Code de droit canonique stipule, au canon 1003 § 1 que «tout prêtre, et seul le prêtre, administre validement l’onction des malades». En revanche, si le sacrement de réconciliation et celui des malades sont réservés au prêtre, il entre dans les attributions du diacre de baptiser, de bénir un mariage et de célébrer des funérailles.
Cette note sonne comme un rappel à l’ordre puisque l’interdiction faite aux diacres et aux laïcs d’administrer le sacrement de l’onction des malades était déjà inscrite dans le Code de droit canonique. De plus, en novembre 1997, le Vatican avait rendu publique une ’Instruction sur quelques questions concernant la collaboration des fidèles laïcs au ministère des prêtres’. Dans cette Instruction, signée par huit dicastères romains et approuvée par Jean-Paul II, on lisait déjà que le fait de réserver exclusivement au prêtre le ministère du sacrement des malades était «lié à sa relation au pardon des péchés et à la digne réception de l’Eucharistie». (apic/imedia/ami/pr)