Un infime fragment conservé dans les Musées du Vatican
Rome: Le Vatican refuse de restituer à la Grèce un fragment du Parthénon
Rome, 26 mars 2007 (Apic) Le Vatican a refusé de restituer aux autorités grecques un infime fragment du temple antique du Parthénon conservé dans les Musées du Vatican. Le ministère grec de la culture avait fait une demande en ce sens au Saint-Siège. Il vient de recevoir une réponse négative, selon l’agence de presse I.MEDIA.
En visite au Vatican, le 14 décembre 2006, l’archevêque d’Athènes et de toute la Grèce, Christodoulos, avait confié avoir demandé à Benoît XVI la restitution d’un fragment du temple d’Athéna sur l’Acropole d’Athènes. Le chef de l’Eglise orthodoxe de Grèce, qui effectuait une visite historique au Vatican, n’avait alors pas reçu de réponse précise du pape.
Plus récemment, le ministère grec de la culture a demandé à l’archevêché catholique d’Athènes d’intervenir auprès du Saint-Siège. L’archevêque d’Athènes, Mgr Nikolaos Foscolos, a ainsi insisté auprès de ses supérieurs, par le biais de la nonciature à Athènes, pour que ce fragment antique retrouve le chemin de la Grèce. Il a reçu une réponse négative.
Construit au 4e siècle sur l’acropole d’Athènes, le Parthénon, grand temple dédié de la déesse Athéna, est l’un des monuments de l’antiquité les plus connus. Pendant des siècles, il est resté intact, transformé en église, puis en mosquée. Le temple a cependant été gravement endommagé en 1687, suite au bombardement des Vénitiens.
Les visiteurs du site se sont ensuite servis dans les fragments de sculpture qui jonchaient le sol. En 1801, l’ambassadeur britannique à Istanbul (la Grèce faisait alors partie de l’empire ottoman), lord Elgin, en corrompant l’administration turque, arracha au bâtiment les restes de la célèbre frise des Panathénées et plusieurs statues du fronton. Elles sont aujourd’hui exposées au British Museum, à Londres.
Le combat de Melina Mercouri
La Grèce réclame, presque sans succès, la restitution des frises de l’Acropole depuis 1982. L’actrice et chanteuse Melina Mercouri, qui fut ministre de la Culture du gouvernement grec, symbolise ce combat pour le retour des frises du Parthénon exposées au British Museum.
Un comité spécialisé a été organisé au sein de l’Unesco. En 2002, le British Museum a opposé une fin de non-recevoir aux demandes grecques. Si le musée de l’Acropole possède une partie des frises, les musées du Vatican, du Louvre, de Copenhague, de Vienne, de Würzburg, de Salinas, de Palerme et de Munich, possèdent aussi des fragments du célèbre temple.
En janvier 2006, pour la première fois, un musée a accepté de restituer un fragment du temple. Ainsi, le musée archéologique de l’Université de Heidelberg, en Allemagne, a décidé de rendre au Musée de l’Acropole un minuscule fragment (de 8x11cm) de l’une des frises du Parthénon. Cependant, estiment certains observateurs, le retour en Grèce de ces fragments antiques pourrait établir un dangereux précédent. Il ouvrirait la voie à d’incessantes réclamations de restitution de pièces conservées dans les plus grands musées du monde. (apic/imedia/ami/hy/be)