On trouve de tout dans cette Cité étroitement surveillée
Rome: Les magasins de la Cité de l’Etat du Vatican
Rome, 13 février 2006 (Apic) Les touristes ne se l’imaginent pas toujours, mais l’Etat du Vatican a son propre service économique, qui gère dans la Cité plusieurs magasins, ainsi que des distributeurs d’essence. Mais pour y parvenir, il faut entrer dans le plus petit Etat du monde, et sa Cité, inaccessible au public, et protégée par deux gardes suisses.
N’entre pas qui veut dans la Cité de l’Etat du Vatican. Le partenaire de l’Agence Apic à Rome, I.MEDIA, est allé à la rencontre du responsable des services économiques et chef des ventes du plus petit Etat du monde. A l’entrée de la Cité, deux gardes suisses sont en faction et exigent un motif valable pour laisser passer les visiteurs. En effet, les touristes qui cherchent à s’aventurer dans ces lieux réservés ne sont pas rares. Mais la première barrière passée est loin d’être la dernière. Si l’on veut aller au-delà de la périphérie de la Cité vaticane, il est nécessaire d’avoir un rendez-vous. La périphérie elle, est accessible aux non-résidents souhaitant réserver une visite dans les grottes vaticanes, ou encore retirer un billet pour une audience à la Porte de bronze ou des photos à l’»Osservatore romano». De sa guérite, le gendarme de l’Etat du Vatican appelle pour vous la personne qui vous attend.
Permis en poche, il vous est finalement possible d’entrer dans ’le saint des saints’, sous surveillance constante. Vers 16h, il n’est pas surprenant de voir le service de sécurité renforcé. C’est que le pape se promène dans les jardins. Pas question alors de s’attarder, sous peine de vous faire rappeler à l’ordre par un gendarme dans le voisinage.
Le dottore Napolitano est le responsable des services économiques.
Après avoir passé la place Sainte-Marthe, puis la petite église de Saint-Stéphane des Abyssins sur la gauche de la basilique Saint-Pierre, on peut enfin gravir les marches conduisant au palais du gouvernorat, en plein coeur de la Cité du Vatican. Là, il faut de nouveau expliquer chez qui l’on va. Au milieu des allers et retours des Italiens qui travaillent dans le palais ou dans la Cité, voici la salle d’attente, pièce bien cirée de ce palais des années 30. Enfin, la porte d’un couloir s’ouvre. Vous accédez au bureau du responsable des services économiques. Le ’dottore Napolitano’, en français Monsieur Napolitain, vous accueille jovialement à son bureau, derrière lequel on peut apercevoir une photo de Benoît XVI lui serrant la main.
En attendant peut-être de le revoir personnellement, Monsieur Napolitano poursuit son activité quotidienne. «Notre mission est d’aider les familles des employés du Vatican», souligne-t-il, et non de faire du profit. Sous l’autorité du cardinal Edmund Szoka, président de la Commission pontificale pour l’Etat de la Cité du Vatican et du Gouvernorat, il gère ainsi quatre départements visant à fournir en biens de consommation les 8’000 à 10’000 détenteurs de cartes donnant accès aux différents points de vente de la Cité. Ceux-ci se sont ouverts après la Seconde guerre mondiale, lorsque le Saint-Siège jugea bon d’aider ses employés à se ravitailler.
Essence et supermarché pour les employés du Vatican
La direction des services économiques gère ainsi la distribution de l’essence dans deux points de la Cité du Vatican, sans compter ceux situés à côté de la basilique Saint-Jean de Latran, du palais Saint-Calixte dans le Trastevere, et de la via Aurelia, longeant les murailles vaticanes. Ainsi, les employés du Vatican peuvent faire le plein place Sainte-Marthe et place Sainte-Rose. Quant au supermarché, il se trouve derrière la Porte Sainte-Anne. Dans cet espace de 450 mètres carrés, le gouvernorat propose quelque 3000 produits de qualité, vendus à un prix généralement bas. L’essentiel pour le Vatican est de satisfaire les besoins des familles de ses employés, en leur offrant des produits de grande marque ou conformes à ses exigences et nécessités.
’L’annona’ – le point d’approvisionnement – est ouverte de 7h à 18h tous les jours et le samedi matin. Cela permet aux employés du Saint-Siège de faire leurs courses pendant la journée. Pour les communautés religieuses de Rome, un autre point de vente au nord de la Cité, appelé ’la vignaccia’, fournit des biens alimentaires ’en gros’. Enfin, un magasin de vêtements, logé dans la gare, propose aux employés de la Cité du Vatican, aux retraités et à leurs familles, des articles pour hommes, femmes et enfant. Quant à la pharmacie de l’Etat du Vatican, fréquentée par les employés du Vatican, ce n’est pas la direction économique qui s’en occupe, mais la congrégation des frères de Saint Jean de Dieu. (apic/imedia/ar/vb)