Arrivée de 600 000 jeunes pour l’ouverture des JMJ

Rome: Les participants aux JMJ dépassent déjà de 30 % le nombre prévu

Rome, 15.8.00 (APIC) 600’000 jeunes du monde entier ont assisté mardi soir aux cérémonies d’ouverture des JMJ par Jean-Paul II. Un tiers d’entre eux sont arrivés sans s’être annoncés, par avion, en car, en train, en voiture, ou en même en vélo ou à pied. Images d’un cortège bigarré et cosmopolite.

La plupart des 2741 structures d’accueil prévues sont déjà au complet. Les paroisses romaines qui en ont la charge travaillent sans interruption depuis 48 heures pour répondre au mieux aux besoins de chacun.

Le 15 août à 14h, ils sont déjà des milliers à passer sur les ponts qui relient le centre historique de Rome au Vatican, alors que le pape ne doit y arriver que cinq heures plus tard, après être passé à Saint-Jean de Latran, où ont rendez-vous les groupes italiens.

Sur le pont Saint-Ange, le seul pont de Rome qui a vu passer les pèlerins de tous les jubilés de l’histoire, depuis 1300, les bannières des pays se succèdent. Les groupes espagnols, arrivés sur les trottoirs de l’avenue de la Conciliation qui conduit à la place Saint-Pierre, s’arrêtent et sortent guitares et tambourins, pour improviser des danses traditionnelles sur des chants rythmés.

Les Américains s’extasient devant la basilique

A côté d’eux, les Américains se montrent plus discrets. Ils préfèrent leurs appareils de photo, et s’extasient devant la basilique qu’ils aperçoivent de loin. Tous portent quelque chose sur la tête pour se protéger du soleil, y compris les religieuses en habit qui encadrent les groupes, et coiffent sans vergogne chapeaux de paille ou casquettes sur leurs voiles.

De l’autre côté du Tibre, les groupes arrivent les uns derrière les autres le long de l’avenue qui mène à la place de Venise. Certains Belges, de la Communauté des Béatitudes, chantent des refrains religieux ou poussent des fauteuils roulants. Les jeunes sont en shorts, les prêtres en soutane ou en T-shirt. La plupart portent le sac du pèlerin et les insignes du jubilé.

Couleurs africaines et logo du jubilé

Sosthene et Hans, Gabonais, arborent fièrement des gilets africains confectionnés spécialement à Libreville pour l’occasion. Très colorés, à dominante bleue, les tissus de coton mélangent des motifs africains au logo du jubilé. Avec eux, soixante autre Gabonais sont encadrés par des Salésiens. «Nous avons passé quelques jours inoubliables près de Turin et nous leur avons fait une séance de théâtre typiquement de chez nous. Cela leur a beaucoup plu».

Conquis par l’accueil des Italiens

Un groupe de Français marche derrière un grand drapeau, en scandant : «Paris!» L’un d’entre eux affirme avoir été conquis par l’accueil des Italiens. «Mes parents m’ont un peu forcé à venir, mais finalement je ne regrette pas. Nous avons été accueillis dans un diocèse du sud de l’Italie. Une dame de 80 ans a laissé son lit pour deux filles de notre groupe! Beaucoup de familles ont renoncé à leurs vacances pour nous recevoir».

Vingt heures d’odyssée pour une semaine inoubliable

Jorge, 23 ans, vient quant à lui d’Argentine. Avant d’arriver à Rome, son groupe a fait étape à Milan puis à Assise. Mary, 29 ans, est arrivée la veille, exténuée, directement du Vénézuela, après 20 heures d’avion et deux changements. «Une véritable odyssée», s’exclame-t-elle. Mais elle garde le sourire, prête à passer une semaine «inoubliable».

Après eux passent des Polonais, des Suisses, un groupe du Paraguay, beaucoup de Chiliens, qui représentent la plus grosse délégation d’Amérique du Sud. Quelques autobus les dépassent, bondés. On y entend des chants :»Chante et claque des doigts !», des foulards sont agités par la fenêtre. Les jeunes n’ont pas l’air de trop souffrir d’être les uns sur les autres dans les transports en commun.

Romains comme absents de leur ville

Mais la plupart des groupes sont à pied, après avoir été déposés un peu à l’extérieur du centre, en arrivant de leurs lieux d’hébergement. Ils marchent joyeusement, s’amusent de se voir si nombreux. Les Romains sont comme absents de la capitale, en ce 15 août, et la ville semble entièrement à leur disposition. Sur la place de Venise, au centre de Rome, la circulation est quasiment arrêtée. Les groupes de jeunes l’occupent entièrement. Là, leurs itinéraires se partagent. Les Italiens partent vers les forums romains et le Colisée, en direction de Saint-Jean de Latran. Les autres se dirigent vers la Place St-Pierre.

De Hong-Kong, au service des JMJ

Deux volontaires arrivées de Hong-Kong se hâtent toutefois derrière leur «chef d’équipe» italien, qui conduit un groupe d’une quinzaine de jeunes. «Nous allons être chargées de garder les barrières le long de l’avenue où le pape va passer, explique l’une d’elle, Cho Chi Grace. Nous avons déjà fait notre pèlerinage, la semaine dernière, dans un diocèse italien. Maintenant, c’est le moment du service. Moi je voulais faire les deux, pour l’Eglise».

Derrière ces deux jeunes Chinoises, un grand Burundais de 27 ans, Jean-Claude, porte fièrement son drapeau. Il a pu participer aux JMJ grâce à l’aide d’un diocèse français. Pourquoi est-il venu? «Il y a 80 % de catholiques au Burundi, explique-t-il. Les évêques sont très respectés, et même consultés en privé par les hommes politiques. Mais souvent, quand on nous parle du pape au pays, cela reste très abstrait. Ici, enfin, on peut le voir vraiment, mieux le connaître». «On entend souvent dire chez nous que la foi est une forme de colonisation, remarque encore Jean-Claude. Mais quand on vient ici, on s’aperççoit finalement que ceux qui nous ont colonisés vivent encore cette foi. Elle est partagée par des jeunes du monde entier. Ce n’est pas un mythe. Cela vaut la peine, cela fortifie nos convictions».

Une foule estimée à 600 000 participants

Vers 16h, dans le centre de Rome, des Canadiens, dont certains sont d’origine chinoise, portugaise ou vietnamienne, découvrent les parfums des glaces italiennes près de la place Navone. Au total, les Canadiens sont environ 5000 à être venus à Rome. Enfin, près du Vatican, vers 17 heures, le quartier est déjà bondé. Sur la place Cavour, non loin du château Saint-Ange, les Allemands tentent de se rapprocher de l’avenue de la Conciliation. La délégation allemande est importante: plus de 10 000 jeunes au total. Elle arrive, en chiffres, après les Italiens, les Français – plus de 70 000 -, les Polonais ­ près de 50 000 -, les Espagnols ­ 30 000 – et les Américains ­ 15 à 20 000 -. Mais les chiffres restent approximatifs, en raison des arrivées imprévues. La foule rassemblée autur de la place Saint-Pierre et de celle de Saint-Jean de Latran peut être estimée à plus de 600 000, pour la rencontre d’ouverture des JMJ romaines. (apic/imed/bb)