Rome: Lettre apostolique de Jean Paul II «Au début du nouveau millénaire»

Priorités pastorales du pape: l’inculturation et l’œcuménisme

Rome, 7 janvier 2001 (APIC) Jean-Paul II projette la catholicité vers l’avenir en demandant aux Eglises locales de traduire l’Evangile dans les cultures et dans l’époque contemporaine. Il souligne également l’urgence de l’œcuménisme dans la lettre apostolique «Novo millennio ineunte» (Au début du troisième millénaire) qu’il a signée samedi 6 janvier à midi, après avoir fermé la porte sainte de la basilique Saint-Pierre, et célébré la messe de clôture du jubilé.

Dans le document de 82 pages, divisés en 59 paragraphes, le pape invite les Eglises locales à prendre des «initiatives concrètes» pour adapter l’Evangile et la «Tradition vivante», aux cultures et à l’époque actuelles. Il les met en garde par ailleurs contre la tentation de l’activisme et les invite à lire la Bible et les Evangiles qui contiennent un «témoignage véridique» au sujet du Christ même s’ils n’en donnent pas une «biographie complète», selon les canons de la science historique moderne.

Pédagogie de la sainteté

La première «urgence pastorale» de Jean Paul II est la «sainteté» qui concerne tous les chrétiens appelés à ne pas se contenter d’une vie médiocre, d’une «éthique minimaliste et d’une religiosité superficielle». L’Eglise doit mettre une pédagogie de la sainteté en œuvre à travers ses formes d’aide traditionnelles, et à travers les nouveaux mouvements et associations qu’elle reconnaît. Jean Paul II qui consacrera ses prochaines catéchèses du mercredi à la prière des psaumes propose aux communautés religieuses et aux paroisses de remettre au goût du jour les Laudes et les Vêpres. La participation à la messe du dimanche une «nécessité pour une vie chrétienne consciente et cohérente». C’est à travers elle que les chrétiens restent unis, dans un monde où ils sont de plus en plus isolés, le modèle de «société chrétienne» étant «désormais dépassée».

Valoriser le sacrement de la réconciliation

Jean-Paul II invite enfin les prêtres à valoriser le sacrement de la réconciliation et souhaite qu’une spiritualité de communion apparaisse entre les évêques, les prêtres et les diacres, entre le clergé et les laïcs, entre la hiérarchie et les mouvements. Il souligne le rôle des organismes comme les conseils pastoraux et presbytéraux et la responsabilité de chaque membre du peuple de Dieu.

Le pape qualifie de dramatique la pénurie de prêtres, qu’il explique par les mutations du contexte social et un dessèchement religieux découlant du consumérisme et de la sécularisation. L’Eglise doit résister aux pressions ambiantes et encourager une «éducation évangélique» dans les familles. Les laïcs doivent particulièrement s’engager pour le respect de la vie de tout être humain depuis sa conception jusqu’à sa fin naturelle.

Jean-Paul II insiste également sur «l’urgence de promouvoir la communion dans le domaine délicat de l’engagement œcuménique». Pour le pape, en dépit des divisions, il existe une «unité» dans l’Eglise, réalisée concrètement dans l’Eglise catholique, «dans les limites propres à l’être humain», et dans les autres Eglises et communautés ecclésiales, «à des degrés divers».

L’imagination au service des pauvres

A la fin de son message apostolique, Jean-Paul II demande aux chrétiens de mettre leur imagination et leur inventivité au service des besoins des démunis. Il rappelle l’option préférentielle» de l’Eglise pour les pauvres, évoquant «les millions et les millions de personnes» qui sont en marge du progrès actuel dont bénéficient «quelques privilégiés», ainsi que ceux qui sont victimes de la faim, de l’analphabétisme, de la maladie, du désespoir, de la drogue, de la solitude, de la discrimination sociale, ou des guerres. Il dit son inquiétude face aux dangers qui pèse sur l’humanité de «désastre écologique».

Entrant dans le concret, Jean-Paul annonce que les offrandes des pèlerins et les «soutiens généreux» de nombreux acteurs économiques, serviront, une fois les dépenses du jubilé payées, à des fins caritatives. Le pape tient à dépouiller de tout élément de spéculation économique le grand événement religieux qui a marqué la fin du deuxième millénaire. (apic/imed/mjp)

7 janvier 2001 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 3  min.
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