Rome: Lettre du pape aux évêques sur le Motu Proprio

Benoît XVI «souhaite la réconciliation au sein de l’Eglise»

Rome, 7 juillet 2007 2007 (Apic) En publiant le nouveau Motu Proprio ’Summorum pontificum’ libéralisant l’usage de la messe et des livres liturgiques selon le rite préconciliaire de 1962, Benoît XVI a souligné son désir d’obtenir une réconciliation au sein de l’Eglise.

Dans une lettre adressée aux évêques, le pape a aussi vivement regretté les abus de l’après réforme liturgique conciliaire.

Le Motu Proprio et la longue lettre qui l’accompagnait ont été publiés par le Bureau de presse du Saint-Siège le 7 juillet 2007 en milieu de journée.

Dans sa longue «lettre aux évêques du monde entier», Benoît XVI a ainsi évoqué la «raison positive», «le motif» qui le fait «actualiser par ce Motu Proprio celui de 1988». «Il s’agit d’obtenir une réconciliation interne au sein de l’Eglise», a expliqué le pape. Il a souligné l’importance de «faire tous les efforts afin que tous ceux qui désirent réellement l’unité aient la possibilité de rester dans cette unité, ou de la retrouver à nouveau». «L’histoire de la liturgie est faite de croissance et de progrès, jamais de rupture», a indiqué le pape.

Benoît XVI a également regretté qu’après le Concile Vatican II, «en de nombreux endroits», la messe n’ait pas été célébrée «fidèlement selon les prescriptions du nouveau missel». «Au contraire, celui-ci finissait par être interprété comme une autorisation, voire même une obligation de créativité ; cette créativité a souvent porté à des déformations de la liturgie à la limite du supportable», a-t-il ajouté. «Je parle d’expérience, parce que j’ai vécu moi aussi cette période, avec toutes ses attentes et ses confusions», affirme-t-il encore avec un ton très personnel.

Le pape a également voulu rassurer les évêques de leur crainte de voir ce Motu Proprio «amenuiser l’autorité du Concile Vatican II», et «mettre en doute une de ses décisions essentielles – la réforme liturgique». «Cette crainte n’est pas fondée», a-t-il expliqué, soulignant que «le missel publié par Paul VI et réédité ensuite à deux reprises par Jean-Paul II est et demeure évidemment la forme normale – la Forma ordinaria – de la liturgie eucharistique». Le missel de 1962 pourra au contraire être utilisé comme «Forma extraordinaria de la célébration liturgique». «Il n’est pas convenable de parler de ces deux versions du Missel Romain comme s’il s’agissait de ’deux rites’», a aussi expliqué le pape car «il s’agit plutôt d’un double usage de l’unique et même rite». Pour lui, donc, «il n’y a aucune contradiction entre l’une et l’autre édition du Missale Romanum».

S’exprimant sur «l’usage du missel de 1962, comme Forma extraordinaria de la liturgie de la messe», le pape a voulu attirer «l’attention sur le fait que ce missel n’a jamais été juridiquement abrogé et que par conséquent, en principe, il est toujours resté autorisé».

«Au cours des discussions sur ce Motu Proprio attendu, a été exprimée la crainte qu’une plus large possibilité d’utiliser le missel de 1962 puisse porter à des désordres, voire à des fractures dans les communautés paroissiales», a aussi affirmé Benoît XVI. «Cette crainte ne me paraît pas non plus réellement fondée». Pour le pape, «l’usage de l’ancien missel présuppose un minimum de formation liturgique et un accès à la langue latine». «Ni l’un ni l’autre ne sont tellement fréquents», a-t-il fait remarquer. Ainsi, «ces simples conditions concrètes indiquent clairement comment le nouveau missel restera certainement la forme ordinaire du rite romain, non seulement en raison des normes juridiques, mais aussi à cause de la situation réelle des communautés de fidèles».

Benoît XVI a enfin souhaité conforter les évêques, les assurant que «ces nouvelles normes» ne diminueraient aucunement leur «autorité» et leur «responsabilité, ni sur la liturgie, ni sur la pastorale» de leurs fidèles. «Rien n’est donc retiré à l’autorité de l’évêque, son rôle demeure de toute façon de veiller à ce que tout se passe dans la paix et la sérénité». Le pape a tout de même tenu à souligner que, «si quelque problème devait apparaître que le curé n’arrive pas à résoudre, l’ordinaire local (l’évêque, ndlr)» pourrait «toujours intervenir, en pleine harmonie cependant avec ce qu’établissent les nouvelles normes du Motu Proprio».

Les évêques diocésains ont enfin été invités à «écrire au Saint-Siège un compte-rendu» de leurs «expériences», «trois ans après l’entrée en vigueur de ce Motu Proprio». Ainsi, «si de sérieuses difficultés étaient vraiment apparues, on pourrait alors chercher des voies pour y porter remède», a précisé Benoît XVI. (apic/imedia/ms/pr)

8 juillet 2007 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 3  min.
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