En présence de Mgr Lucian Muresan, de Fagaras-Alba Iulia

Rome: Liturgie byzantine célébrée dans la basilique Saint-Pierre en présence du pape

Rome, 9 mai 2000 (ASPIC) Le pape Jean Paul II a assisté le 9 mai 2000 à une liturgie byzantine célébrée dans la basilique Saint-Pierre par les évêques gréco-catholiques de Roumanie. Une manifestation également célébrée en présence des évêques roumains de rite latin, et de plus de 2500 catholiques des deux rites venus à Rome dans le cadre d’un pèlerinage national jubilaire.

S’il n’a pas lui-même célébré la «divine liturgie», le pape en a toutefois prononcé l’homélie, en italien et en roumain, en évoquant le 300ème anniversaire, fêté cette année par l’Eglise gréco-catholique roumaine, de l’union religieuse de la majorité des Roumains de Transylvanie à l’Eglise de Rome. En 1700 en effet, cette union était officiellement conclue à Alba Iulia par un manifeste signé par l’évêque orthodoxe Athanase Anghel de Transylvanie. Elle prévoyait que l’Eglise de Roumanie conserve le rite oriental et son calendrier, avec ses traditions propres.

«Aujourd’hui, nous renouvelons devant vous, avec le même élan et le même esprit de foi, l’union réalisée par nos ancêtres et conservée même quand les vicissitudes de l’histoire l’ont scellée sous la pierre du sépulcre», a déclaré le métropolite de l’Eglise grecque-orthodoxe roumaine, Mgr Lucian Muresan, archevêque de Fagaras-Alba Iulia et président de la conférence épiscopale roumaine, en s’adressant au pape. «Nous jurons comme eux fidélité pour toujours à l’Eglise mère de l’antique Rome, nous qui venons des confins apostoliques de l’Orient», a-t-il poursuivi en citant une ancienne formule de serment.

«Conservez vivante dans vos coeurs la mémoire du martyre et transmettez-là aux générations futures pour qu’elle continue à inspirer un témoignage chrétien toujours généreux et authentique», a pour sa part encouragé le pape. Jean Paul II a rappelé aux Roumains la visite qu’il avait effectuée sur les tombes des évêques gréco-catholiques le 8 mai 1999, lors de son séjour à Bucarest. «Chers fidèles catholiques roumains, vous pouvez être fiers du rôle efficace que vous avez eu dans l’histoire de votre nation et que vous devez continuer à tenir avec enthousiasme grâce au trésor de vos riches traditions», a-t-il ajouté.

Le pape a encore adressé un salut spécial au cardinal Alexandru Todea, seul cardinal roumain, resté en Roumanie parce qu’âgé et très malade. Ordonné secrètement évêque en 1950, il avait été arrêté l’année suivante et devait passer 16 années en prison. Le 8 mai 1999, Jean Paul II l’avait embrassé à Bucarest, en se penchant sur son fauteuil roulant, suscitant chez lui par ce geste une vive émotion.

En s’adressant aux catholiques roumains, Jean Paul II a enfin insisté sur la nécessité des efforts à accomplir pour faire progresser l’unité de l’Eglise. Une unité qu’il a décrite comme «une route que nous ne devons jamais nous fatiguer de parcourir avec persévérance, même si parfois les difficultés risquent de nous décourager». (apic/imed/pr)