Le pape ne se servira plus d’un marteau
Rome: Ouverture de la porte sainte de la basilique Sainte-Pierre
Rome, 2 décembre 1999 (APIC) Pour la première fois, le pape Jean Paul II ne devra pas utiliser de marteau pour ouvrir la porte sainte de la basilique Saint-Pierre le soir du 24 décembre 1999, contrairement à l’usage des précédentes années saintes. Le marteau a en effet été jugé sans valeur symbolique importante, et le pape devra simplement pousser les battants de la porte.
Au bureau des célébrations liturgiques du Saint-Siège, les cérémoniaires du pape mettent actuellement la dernière main au rite d’ouverture de la porte sainte. Un rite qui a une origine pratique: il s’agissait autrefois simplement d’ouvrir une porte supplémentaire pour permettre à un plus grand nombre de pèlerins d’entrer dans l’édifice lors des années jubilaires.
Contrairement à la dernière année sainte, celle de 1983, proclamée par Jean Paul II pour marquer le 1950ème anniversaire de la mort du Christ, le pape ne se servira donc pas d’un marteau en or pour ouvrir la porte sainte, mais en poussera simplement les battants. L’éventuel usage d’une clef a lui aussi été écarté parce qu’évoquant davantage l’ouverture du Royaume des cieux par saint Pierre que celle d’une année sainte.
Avant la célébration de la messe de minuit, le pape entrera à 23 heures par la droite dans l’atrium de la basilique où des sièges auront été disposés pour les cardinaux et autres célébrants. Après quelques mots d’introduction et de prière sera proclamé l’Evangile de saint Luc où Jésus reprend les paroles du prophète Isaïe envoyé «proclamer une année de grâce du Seigneur». Puis le pape ouvrira la porte sainte, celle de droite, et priera pendant quelques instants sans entrer dans la basilique. C’est alors que des jeunes filles d’Asie et d’Océanie viendront décorer la porte avec des fleurs, des parfums et de l’encens, pour évoquer les synodes continentaux convoqués ces dernières années par Jean Paul II en préparation au jubilé.
Des cornes d’éléphants
Le pape franchira alors la porte sainte en tenant l’Evangile, tandis que trois Africains sonneront dans des cornes probablement des cornes d’éléphants -, en rappel de l’origine du mot «jubilé», à savoir le mot hébreu «jobel» signifiant «corne», le jubilé étant autrefois annoncé, dans la tradition juive, par des sonneries de cors faits de cornes. Le pape remettra alors l’Evangile à un diacre pour qu’il le porte en procession jusqu’à l’autel de la basilique, tandis que des laïcs européens et américains l’entoureront en portant des lumières. Enfin, à la place de l’antienne traditionnelle ouvrant la messe de minuit le soir de Noël, ce sera une proclamation spéciale pour l’année 2000 qui sera chantée, une fois que le pape aura rejoint l’autel, ouvrant ainsi la célébration de la messe.
Pour l’instant, la porte sainte de la basilique Saint-Pierre est encore dissimulée par des toiles du côté de l’atrium, où les derniers travaux de restauration viennent d’être achevés. A l’intérieur, la porte est murée et ornée d’une grande croix. Une dizaine de jours avant Noël, Mgr Piero Marini, Maître des célébrations liturgiques du pape, se rendra dans la basilique avec des ouvriers. Il y retirera une cassette qui avait été encastrée en 1984 dans le mur lors de la fermeture de la porte, avec des pièces de monnaies datées de 1983 en souvenir de la dernière année sainte. Une fois cette cassette retirée, les ouvriers enlèveront le mur pour que la porte soit accessible le soir du 24 décembre.
A trois semaines de Noël, plus de 40’000 demandes sont déjà arrivées à la préfecture de la Maison pontificale pour une place dans la basilique le soir du 24 décembre, alors que celle-ci ne peut contenir que 10’000 personnes. Des milliers de pèlerins pourront toutefois suivre le rite d’ouverture de la porte sur un grand écran depuis la salle Paul VI du Vatican, avant de pouvoir eux-mêmes en franchir le seuil. (apic/imed/pr)