Plagiat ou identification psychologique?
Rome: Padre Pio a recopié de nombreux écrits d’une sainte italienne
Rome, 16 mai 2003 (Apic) Padre Pio a-t-il effectué de simples plagia des écrits d’une sainte italienne ou s’agit-il d’une «identification» psychologique entre les deux figures de l’Eglise catholique? C’est à cette question que tentent de répondre les jésuites de la revue La Civiltà Cattolica dans leur numéro à paraître le 17 mai.
Etudiant un ensemble de dix lettres envoyées à ses supérieurs entre les années 1911 et 1913, les jésuites ont constaté que des passages entiers d’une correspondance rédigée entre 1900 et 1902 par l’italienne sainte Gemma avaient été proprement recopiés par le saint, sans que ce dernier cite ses sources.
«Pour éviter de parler de plagia, affirment ainsi les jésuites, nous pensons qu’il est nécessaire de partir de la dimension psychologique du phénomène comme unique source probable de motivation d’un tel comportement».
Les années 1910-1911 semblent, en effet, avoir été des années particulièrement difficiles, sur le plan psychologique, pour le mystique de Pietralcina qui devait alors faire face à une situation familiale compliquée et aux exigences de ses supérieurs religieux. Parlant «d’imitation verbale», les jésuites expliquent que «l’imitateur trouve dans son modèle les paroles exactes qu’il ne réussit autrement à verbaliser». «Ce phénomène de lettres recopiées, ajoutent-ils, est vraisemblablement lié au besoin du jeune capucin de faire sienne, une expérience humaine et spirituelle plus avancée que la sienne, de s’immerger dans celle-ci et de la faire devenir une part de lui-même. Pio et Gemma sont devenus une personne seule, comme cela arrive au patient qui parle avec les mots de son thérapeute».
«La première et compréhensible réaction d’étonnement et de perplexité dépassée, conclue la revue jésuite, le phénomène de la copie de quelques lettres rentre dans les frontières réalistes de l’humanité des saints». (apic/imedia/bb)