Rome: Un cardinal livre les secrets de l’élection de Joseph Ratzinger

«Ainsi nous avons élu le pape Ratzinger»

Rome, 23 septembre 2005 (Apic) Un cardinal livre les secrets de l’élection de Joseph Ratzinger lors du dernier conclave, sous couvert d’anonymat. Confirmant notamment que le futur pape a été élu au quatrième tour face au cardinal argentin Bergoglio.

Un cardinal, brisant le silence auquel il est tenu et sous couvert d’anonymat, a révélé les secrets du vote du conclave d’avril 2005, qui a vu l’élection du cardinal Joseph Ratzinger, dans la revue italienne de géopolitique Limes, indique la seconde chaîne italienne de télévision dans son édition du soir du journal TG2, le 22 septembre 2005. Selon ces indiscrétions, le cardinal Ratzinger aurait été élu au quatrième tour de scrutin, dans l’après-midi du 19 avril 2005, avec 84 voix face au cardinal argentin Jorge Mario Bergoglio, en possession de 26 voix.

Dans un article intitulé «Ainsi nous avons élu le pape Ratzinger», le journaliste Lucio Brunelli publie, dans la revue italienne Limes à paraître le 23 septembre 2005, le «journal de bord» d’un cardinal anonyme tout au long des deux jours de vote, les 18 et 19 avril derniers. Logiquement tenus au secret par la constitution apostolique Universi Dominici gregis, certains des 115 cardinaux électeurs avaient pourtant déjà livré à la presse des indications sur le déroulement du conclave. Mais ces dernières révélations sont fournies avec beaucoup plus de précision. De source vaticane, les chiffres avancés paraissent extrêmement crédibles.

Sous couvert d’anonymat, le cardinal affirme ainsi qu’au premier tour de scrutin, dans la soirée du 18 avril 2005, Joseph Ratzinger aurait obtenu 47 voix contre 10 à l’archevêque de Buenos Aires, Jorge Mario Bergoglio, 9 à l’archevêque émérite de Milan Carlo Maria Martini, 6 au cardinal vicaire de Rome Camillo Runi, 4 au secrétaire d’Etat Angelo Sodano, 3 au hondurien Oscar Andrés Rodriguez Maradiaga, archevêque de Tegucipalda, et 2 à l’archevêque de Milan, Dionigi Tettamanzi.

Au second tour de scrutin, dans la matinée du 19 avril, Joseph Ratzinger aurait ensuite recueilli 65 voix contre 35 à Jorge Mario Bergoglio, jésuite argentin de 69 ans. Cette majorité était insuffisante pour être élu, nécessitant la majorité des deux tiers, soit 77 voix. Le cardinal italien Angelo Sodano aurait encore obtenu 4 voix et 11 votes se seraient dispersés entre plusieurs cardinaux.

Les jeux sont faits

Le troisième tour de scrutin, deuxième de la matinée du 19 avril, aurait porté à 72 le nombre de voix sur le cardinal Ratzinger, 40 au cardinal Bergoglio, pendant que 3 voix auraient encore été dispersées. C’est le quatrième tour, dans l’après-midi, qui a été décisif. Joseph Ratzinger aurait alors recueilli 84 voix contre 26 à Jorge Mario Bergoglio, et 5 votes dispersés.

Le conclave visant à trouver un successeur à Jean Paul II s’était ouvert le 18 avril 2005, à 16h30. Dans la Chapelle Sixtine, les 115 cardinaux avaient alors prononcé en latin, en même temps que le doyen du Sacré collège le cardinal Joseph Ratzinger, un serment les tenant au secret le plus absolu concernant le vote.

Puis, chacun des cardinaux avaient prêté serment individuellement, la main droite posée sur les Evangiles, prononçant à haute voix la formule suivante : «Et moi, N. cardinal N., je le promets, j’en fais le voeu et je le jure. Que Dieu m’y aide ainsi que ces saints Evangiles que je touche de ma main». Vers 17h25, après la prestation de serment du dernier des électeurs, le cardinal Attilio Nicora , les portes de la chapelle Sixtine s’étaient fermées. On connaît la suite. (apic/imedia/ami/pr)

23 septembre 2005 | 00:00
par webmaster@kath.ch
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