Il avait sauvé une vingtaine de ses compatriotes du fusil nazi
Rome: Un jeune carabinier italien fusillé par les nazis pourrait être prochainement béatifié
Rome, 15 février 2005 (Apic) Le carabinier italien Salvatore D’Acquisto, fusillé par les nazis en septembre 1943 pour sauver une vingtaine de ses compatriotes, pourrait être prochainement béatifié, a déclaré mardi à l’Apic le postulateur de la cause du jeune gendarme, le Père Paolo Molinari.
«J’espère que la Congrégation pour la cause des saints le béatifiera rapidement», a déclaré le jésuite italien, postulateur de la cause de Salvatore D’Acquisto. «Son geste, a-t-il ajouté, a été l’expression d’un acte d’amour chrétien authentique».
Le 23 septembre 1943, le vice-brigadier Salvatore D’Acquisto âgé de 23 ans avait pris la responsabilité de l’attentat qui, la veille au soir, avait coûté la vie à un soldat allemand et blessé deux autres à Torrimpietra, non loin de Rome. Les militaires allemands avaient désigné vingt-deux civils, sans raisons apparentes, pour être fusillés par représailles.
Assistant à la scène, le jeune gendarme d’origine napolitaine endossa la responsabilité de l’attentat, sauvant ainsi la vie de ses vingt-deux compatriotes. Il mourut fusillé par les SS au cri de «Vive l’Italie !»
Le procès en béatification de Salvatore D’Acquisto, ouvert en 1983 par le diocèse italien aux armées, s’est terminé en 1991. Depuis, les actes du procès ont été transmis à la Congrégation pour la cause des saints.
Un colloque sur le jeune militaire s’est tenu à l’école des officiers carabiniers de Rome, le 14 février 2005. Evoquant la figure de Salvatore D’Acquisto, le cardinal Camillo Ruini, vicaire de Rome et président de la Conférence épiscopale de la péninsule, a déclaré que «l’Eglise italienne souhaite le voir bientôt élevé à la gloire des autels pour stimuler et encourager le monde des jeunes, des carabiniers ainsi que tous les militaires». «Son sacrifice, a ajouté le cardinal, lui vaut le titre de martyr de la charité».
Un exemple.
Il est un «orgueil et un exemple pour tous nos militaires» a quant à lui déclaré Mgr Angelo Bagnasco, évêque du diocèse italien aux armées. Pour sa part, le commandant général des carabiniers, Luciano Gottardo, a affirmé que le «dernier acte de sa vie ne doit pas être vu comme un geste irrationnel mais comme un épilogue longuement préparé à travers l’apprentissage de l’Evangile, la dévotion familiale et la formation chez les carabiniers».
En septembre 1973, le pape Paul VI avait cité Salvatore D’Acquisto comme «exemple typique et magnifique d’un courage humble pour la défense d’autrui». Dix ans plus tard, Jean Paul II le qualifiait d’»exemple lumineux d’abnégation et de sacrifice».
Dernièrement, le 6 janvier 2005, jour de la fête de l’Epiphanie, le pape avait donné sa bénédiction à une statue de bronze représentant le jeune gendarme, une oeuvre installée ensuite dans la ville de Fiumicino, non loin de Torrimpietra et de Rome, sur une place portant son nom. (apic/imedia/ami/pr)