Rome: Une mise à jour de l’Instruction «Donum Vitae» sur la procréation
Aborder les questions éthiques actuelles
Rome, 27 novembre 2008 (Apic) Le Vatican publiera d’ici mi-décembre 2008 un document doctrinal sur la procréation, a appris I.MEDIA de sources vaticanes. Le document à paraître est une mise à jour, 20 ans plus tard, de l’Instruction «Donum Vitae» (le don de la vie) sur «le respect de la vie humaine naissante et la dignité de la procréation» publiée en février 1987 par la Congrégation pour la doctrine de la foi, alors présidée par le cardinal Joseph Ratzinger.
Face à l’évolution scientifique en matière de procréation, le document en préparation depuis de longs mois devrait ainsi répondre aux nouvelles questions éthiques qui se posent à ce sujet ainsi qu’à leurs conséquences pratiques en matière de morale ou de choix politiques.
Le document de la Congrégation pour la doctrine de la foi devrait aborder entre autres des questions de bioéthique récurrentes comme la congélation des embryons humains, la réduction embryonnaire, le diagnostic préimplantatoire, les recherches sur les cellules souches embryonnaires, les tentatives de clonage humain ou encore les embryons hybrides homme-animal. Le document du Vatican devrait réaffirmer que les êtres humains, au stade embryonnaire, le plus faible et le plus fragile de leur existence, ne peuvent être sélectionnés, abandonnés, tués ou utilisés comme un simple «matériel biologique», mais doivent être traités comme des personnes à part entière.
Le 31 janvier dernier, en recevant en audience les membres de la Congrégation pour la doctrine de la foi réunis en assemblée plénière, Benoît XVI avait demandé une «attention particulière» sur «les problèmes difficiles et complexes de la bioéthique». «En effet, avait-il alors relevé, les nouvelles technologies biomédicales concernent non seulement certains médecins et chercheurs spécialisés, mais elles sont divulguées à travers les moyens de communication sociale modernes, suscitant des attentes et des interrogations dans des secteurs toujours plus vastes de la société».
Si «le Magistère de l’Eglise ne peut certainement pas et ne doit pas intervenir sur chaque nouveauté de la science», avait encore expliqué le pape, il a cependant «pour tâche de réaffirmer les grandes valeurs en jeu et de proposer aux fidèles et à tous les hommes de bonne volonté des principes et des orientations éthiques et moraux au sujet des nouvelles questions importantes».
Benoît XVI avait également rappelé les «deux critères fondamentaux pour le discernement moral dans ce domaine» édictés par l’Instruction «Donum vitae» en 1987 : «le respect inconditionné de l’être humain comme personne, de sa conception jusqu’à sa mort naturelle», et «le respect de l’originalité de la transmission de la vie humaine à travers les actes des conjoints eux-mêmes». Après la publication de «Donum Vitae», avait encore regretté Benoît XVI, «de nombreuses personnes (avaient) critiqué le Magistère de l’Eglise, le dénonçant comme s’il constituait un obstacle à la science et au véritable progrès de l’humanité».
«L’Eglise apprécie et encourage bien évidemment le progrès des sciences biomédicales qui ouvrent des perspectives thérapeutiques jusqu’à présent inconnues», avait encore soutenu le pape. Mais, avait ajouté Benoît XVI, «dans le même temps, elle ressent le devoir d’éclairer les consciences de tous, afin que le progrès scientifique soit véritablement respectueux de chaque être humain, à qui doit être reconnue la dignité de personne, étant créé à l’image de Dieu, sinon il ne s’agit pas de véritable progrès». (apic/imedia/ami/js)