Rome: Virulente attaque de L’Osservatore Romano contre le PACS

«Provocation» de la gauche et des associations homosexuelles

Rome, 15 janvier 2006 (Apic) A la veille d’une manifestation en faveur du PACS (Pacte civil de solidarité) à Rome, L’Osservatore Romano a dénoncé la «provocation» de la gauche italienne et des associations homosexuelles dans son édition du 13 janvier datée du lendemain. Selon le journal, le PACS est un raccourci vers le mariage des homosexuels et leurs «prétentions confuses».

Dans un article intitulé «les raccourcis des provocations», le quotidien du Saint-Siège déplore la manifestation sur la place Farnèse à Rome, le 14 janvier, au cours de laquelle a été symboliquement célébrée l’union civile, homosexuelle ou hétérosexuelle, d’une dizaine d’élus politiques italiens.

En première page de L’Osservatore Romano, Francesco D’Agostino, président de l’Union des juristes catholiques italiens, écrit à propos de la manifestation du 14 janvier que «c’est surtout sur le plan des provocations que semble se situer le débat» sur les unions civiles. Le juriste regrette ainsi «la convocation, sur une place très centrale de Rome, d’une manifestation pour la ’bénédiction laïqué de l’union de personnages, plus ou moins connus médiatiquement, par d’autres personnes dotées d’un charisme qu’elles doivent à leur charge institutionnelle». Une attaque en règle contre Giovanni Palombarini, vice-procureur de la cour de cassation, qui a ’célébré’ des unions civiles symboliques devant l’ambassade de France à Rome, pour défendre le PACS.

Francesco D’Agostino se déclare «encore dans l’attente d’un argument consistant en faveur de la reconnaissance légale du PACS», affirmant que n’apparaissent que des «slogans», «des cortèges et des invectives», «des courts-circuits absurdes qui aplatissent l’un sur l’autre le cléricalisme et la défense du mariage, appelant les anticléricaux au rassemblement, comme si la lutte en faveur du PACS était une lutte pour les droits civils opprimés par l’obscurantisme religieux».

Vers une reconnaissance légale des couples homosexuels

Après avoir affirmé que «la bataille des idées est toujours la bienvenue dans une société démocratique» et avoir démontré l’inutilité d’un pacte civil pour les couples hétérosexuels, l’éditorialiste de L’Osservatore Romano explique que, «sans aucun doute», son projet d’introduction en Italie cache «une requête profondément différente», celle de «la reconnaissance légale des couples homosexuels». «L’honnêteté intellectuelle voudrait que l’on parle seulement de cela», affirme alors Francesco D’Agostino, fustigeant le fait que «le débat est systématiquement escamoté car personne n’est en mesure de fournir des arguments consistants pour démontrer la nécessité d’altérer de manière si grossière et radicale la structure hété rosexuelle du mariage qui appartient à toutes les cultures et à l’histoire tout entière que nous connaissons».

«On sait bien ce à quoi aspirent les couples homosexuels», écrit le juriste italien, expliquant qu’il s’agit «de la reconnaissance symbolique de leur rapport avant même de la reconnaissance de droits économiques et sociaux». «Mais le droit ne sert pas à offrir des reconnaissances symboliques», lance encore Francesco D’Agostino avant de mettre en garde contre la «prétention confuse» de vouloir admettre l’adoption d’enfants pas des couples homosexuels.

En conclusion, l’éditorialiste de L’Osservatore Romano affirme que «la famille doit être défendue», mais que, «pour la défendre, il n’y a pas besoin d’arguments théologiques ou religieux, des arguments humains communs suffisent». Il appelle enfin à «un dialogue soutenu» et à «savoir surtout renoncer aux raccourcis des provocations et des manifestations sur les places qui aident bien peu à la confrontation et au progrès des idées».

Manifestation homosexuelle contre le Vatican

Parallèlement, dans l’après-midi de ce 13 janvier, une trentaine d’adhérents de l’association homosexuelle italienne ’Arcigay’ ont manifesté à la frontière entre l’Italie et l’Etat de la Cité du Vatican, devant la place Saint-Pierre. Sur une banderole, les militants homosexuels ont regretté «deux mille ans de discrimination» et réclamé que «l’Eglise sorte de l’Etat». Ils ont tenu à se réunir au jour anniversaire du suicide par le feu, devant la basilique vaticane, du poète homosexuel Alfredo Ormando, le 13 janvier 1998.

Dans l’opposition italienne de gauche, les réactions à l’article paru en première page du quotidien du Saint-Siège n’ont pas tardé. Les organisateurs de la manifestation appellent le pape et le Vatican à «ne pas entrer dans les décisions d’un Etat souverain et laïc comme l’Italie».

Union civile symbolique d’une dizaine d’élus italiens

Le 14 janvier 2006, en début d’après-midi, une manifestation nationale en faveur de l’introduction du PACS a ainsi eu lieu à Rome devant le palais Farnèse, le siège de l’ambassade de France. Giovanni Palombarini, vice-procureur de la cour de cassation y a célébré l’union civile symbolique, homosexuelle ou hétérosexuelle, d’une dizaine d’élus politiques italiens. Deux jours plus tôt, le 12 janvier, Benoît XVI avait tenu à rappeler son opposition au PACS lors d’une audience accordée aux administrateurs et conseillers de la Région du Latium, de la Province et de la Mairie de Rome, tous membres de la gauche italienne. «C’est une grave erreur d’assombrir la valeur et les fonctions de la famille légitime fondée sur le mariage en attribuant à d’autres formes d’union des reconnaissances juridiques abusives, dont il n’existe, en réalité, aucune exigence sociale effective», avait ainsi lancé le pape. (apicc/imedia/ami/bb)

Bâle: Des journées d’initiation aux professions pastorales

Liestal, 15 janvier 2006 (Apic) La région de St. Urs du diocèse de Bâle, laquelle regroupe les cantons de Bâle et d’Argovie, a trouvé une façon originale de marquer l’année des vocations de baptisés. Elle lance des journées d’initiation aux professions pastorales. En mars, tout jeune dès 16 ans, garçon ou fille, concerné par le choix d’un métier peut faire connaissance durant 4 à 7 jours avec les professions exercées en Eglise. Une feuille d’information recense les différents engagements professionnels possibles, comme assistante ou assistant pastoral, animatrice ou animateur de jeunes, aumônière ou aumônier d’hôpital, catéchiste et prêtre. «Questions de la vie, questions sur Dieu, questions sur l’Eglise: tout cela devrait vraiment intéresser les jeunes qui s’annonceront», a affirmé un laïc responsable de paroisse, répondant à la question: A qui ces journées d’initiation sont-elles destinées? (apic/wm/bb)

15 janvier 2006 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 4  min.
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