Trois nouvelles églises détruites à Bucarest
Roumanie : les iconoclastes au pouvoir (021187)
Paris/Bucarest, 2novembre(APIC) D’après des informations parvenues récemment à l’ouest, il se confirme que les autorités roumaines ont fait détruire à Bucarest trois églises supplémentaires ces derniers mois. De 1977 à ce
jour, on estime à au moins une vingtaine le nombre des églises ainsi abattues au bulldozer dans la capitale roumaine et selon certaines sources, le
gouvernement de Nicolae Ceaucescu projetterait d’en faire raser encore une
soixantaine.
Le 7 octobre dernier, on apprenait de source bien informée qu’une
église, dont le nom n’a pas encore été communiqué, a été complètement
détruite sur ordre des autorités. Dans le courant du mois d’aout, c’est
Saint-Spiridon-l’Ancien qui a été détruite de façon particulièrement
brutale : en effet, la paroisse n’a meme pas eu l’autorisation d’en retirer
les objets de culte, l’iconostase et les autres icones. Tout a été abattu
et broyé par les bulldozers.
Résistance des fidèles
Le 12 juin dernier, la célèbre église du XVIIIème siècle Sfinta-Vineri
(Sainte-Parascève), qui venait d’etre complètement restaurée, a été rasée
en plein jour. La destruction avait été programmée pour la nuit précédente
mais avait du etre retardée en raison de l’opposition manifestée par des
centaines de fidèles qui s’étaient massés tout autour, chacun tenant un
cierge allumé à la main. Le pretre de la paroisse, qui s’était enfermé à
l’intérieur du batiment, en a été chassé par la force, frappé et interné
pendant quinze jours dans un hopital.
Des jours durant, après que les bulldozers aient complètement déblayé le
terrain, qui aurait déjà été transformé en jardin public, des milliers de
fidèles n’ont cessé de venir planter des cierges allumés dans la terre nue.
Avant le 12 juin, plusieurs personnalités, dont six écrivains connus,
s’étaient adressés au président Nicolae Ceaucescu pour essayer d’empecher
la démolition de cette église située au centre de Bucarest, si chère au
coeur du peuple roumain. En vain. Une tension extraordinaire ne cesse de
régner depuis dans la capitale. A Bucarest, puis à Iasi, le patriarche
Teoctiste lui-meme a été apostrophé par des femmes lors de l’office pour
«avoir laissé détruire Sfinta-Vineri». Par ailleurs, on apprenait qu’au
mois d’aout également, peu après la destruction de Saint-Spiridon-l’Ancien,
dans l’église moderne Saint-Spiridon-le Nouveau, construite par le patriarche Justinien et qui sert, grace à ses vastes dimensions, de cathédrale patriarcale lors des grandes fetes, l’abside et l’autel se sont soudainement
effondrés. La raison en serait accidentelle : la municipalité construit en
effet une ligne de métro qui passe juste dessous l’église… (apic/sop/be)