Russie: Le président Vladimir Poutine répond au pape Jean Paul II

«Pas de campagne contre l’Eglise catholique», assure-t-il

Moscou, 13 août 2002 (APIC) Le président de Russie Valdimir Poutine, en réponse à la lettre du pape Jean Paul II envoyée le 8 mai, a assuré que les retraits de visa de Mgr Jerzy Mazur et du Père Stefano Caprio «ne sont pas le fruit d’une campagne fomentée contre l’Eglise catholique». Pourtant, début août, un troisième ecclésiastique catholique, le Père Stanislav Krajnak, n’a pas eu son visa renouvelé.

De sources diplomatiques, le président Poutine a certifié que le non renouvellement de visa est une «mesure normale adoptée par un Etat souverain à l’encontre de citoyens étrangers singuliers». Il ne s’agit donc pas d’une «campagne contre l’Eglise catholique», selon les propos du président russe, repris dans l’édition du 11 août du quotidien italien «Avvenire».

L’archevêque catholique Tadeusz Kondrusiewicz estime pour sa part que le non renouvellement de visa du Père Krajnak est «un pas très grave, qui ne fait que confirmer nos difficultés».

Il y a encore un espace pour le dialogue

S’exprimant sur les relations avec l’Eglise orthodoxe de Russie, Mgr Kondrusiewicz estime qu’il y a encore une «place pour le dialogue», tout en précisant qu’il doit être mené avec «sagesse et patience». Le patriarcat orthodoxe de Moscou, notamment après l’érection des quatre diocèses catholiques à Moscou, Saratov, Novosibirsk et Irkutsk, a accusé l’Eglise catholique de prosélytisme. L’archiprêtre Vsevolod Chaplin, collaborateur au département des relations extérieures de l’Eglise orthodoxe russe, avait même parlé de «guerre déclarée» dans un article de la «Rossiskay Gazeta» du 5 juillet.

Mgr Kondrusiewicz considère cependant «que nous pouvons travailler ensemble sur le front de la solidarité». Point de vue que confirme l’archiprêtre Chaplin, qui admet que dans ce domaine «la coopération avec l’Eglise catholique serait la juste chose à faire». Il précise cependant que les initiatives sociales devraient être «empreintes d’impartialité», et dénonce la tendance où s’associent, selon lui, oeuvres sociales et «rééducation» au catholicisme.

L’optimisme du Père Caprio

Dans une interview avec «Avvenire», le Père Caprio se déclare «plein d’espoir» concernant son retour en Russie. Il estime qu’il existe une «recommandation au dialogue», et qu’il s’agît plus de questions culturelles et politiques que religieuses.

Les refus de visa ne sont pas que pour les catholiques

Trois imams de nationalité turque, qui avaient ouvert une école pour orphelins et enfants dans le besoin en République de Bachkirie, se sont vu accusé, dans une nouvelle de l’agence ITAR-TASS, «d’endoctriner un esprit anti-russe». Leur permis de séjour leur a été refusé, alors qu’ils avaient conclu avec la ville d’Oktjabrskij un bail de 20 ans pour la location de leur école. (apic/kap/avvenire/wm/sh)

13 août 2002 | 00:00
par webmaster@kath.ch
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