Un produit du révisionnisme antisémite

Russie: Polémique sur la canonisation de Raspoutine et d’Ivan le Terrible

Moscou, 6 février 2003 (APIC) Une campagne pour canoniser le moine Raspoutine et le tsar Ivan le Terrible crée une vive polémique dans l’Eglise orthodoxe de Russie. Alors que le patriarche Alexis II et plusieurs responsables la condamne, la campagne de canonisation, issue d’un milieu révisionniste et antisémite, connaît un succès grandissant.

Ce mouvement prétend que Grigori Raspoutine, un moine sibérien connu pour sa vie dissolue à la cour du tsar n’a pas été assassiné en 1916 par deux royalistes en raison de son influence sur la tsarine Alexandra. Selon les révisionnistes, ce moine aurait été la victime d’une conspiration juive.

Ils prétendent également que le premier tsar de Russie, Ivan le Terrible (1530-1584), qui en fait a assassiné des centaines de prêtres et même son propre fils, était un homme religieux et humble, qui montrait une grande miséricorde envers ses ennemis.

Cette campagne qui a débuté au début des années nonante a connu, à force de publications et pamphlets, un succès grandissant, notamment dans les campagnes. Elle a atteint de telles proportions que des théologiens proches des hauts responsables de l’Eglise orthodoxe l’ont récemment publiquement condamnée. Ils ont également émis la crainte que cette campagne finisse par aboutir sur un schisme.

Alexis II l’a déjà dénoncée en 2001

Dans une déclaration officielle faite en 2001, le patriarche de Moscou, Alexis II, avait déclaré: «C’est de la folie! Quel croyant voudrait que l’Eglise vénère au même titre les assassins et les martyres, les débauchés et les saints?»

Viktor Malukhin, porte-parole en chef du patriarcat, précise que si Ivan le Terrible venait à être canonisé, il faudrait automatiquement «décanoniser ses victimes», y compris le métropolite de Moscou Filip. (apic/dailynews/sh)

6 février 2003 | 00:00
par webmaster@kath.ch
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