La Province allemande des jésuites rejette cette version

Russie: Un homosexuel arrêté à Moscou accusé d’avoir assassiné deux prêtres jésuites

Moscou/Bonn, 10 novembre 2008 (Apic) Le tribunal de Khamovnichesky à Moscou a confirmé l’arrestation de Mikhail Orekho, soupçonné d’avoir assassiné deux prêtres jésuites à Moscou fin octobre, annonce lundi 10 novembre Interfax. Selon l’agence de presse russe, le meurtrier aurait avoué les faits.

La Province allemande des jésuites a de son côté vivement rejeté les résultats de l’enquête menée par la police russe, selon laquelle l’homme soupçonné du meurtre des deux prêtres catholiques serait un homme déjà plusieurs fois condamné pour des crimes sexuels. L’assassin serait actif dans les milieux de la prostitution homosexuelle et aurait été en contact avec l’une des victimes, affirme la police moscovite.

Les corps des Pères Otto Messmer (47 ans), supérieur régional des jésuites de Russie, et Victor Betancourt-Ruiz (42 ans), ont été retrouvés mardi 28 octobre dans l’appartement de leur communauté, rue Petrovska à Moscou. Le Père Betancourt-Ruiz, un Equatorien, était professeur de théologie, tandis que le Père Messmer, un Allemand de la Volga, était à la tête de la petite communauté jésuite de Russie.

Le Père Stefan Dartmann, provincial des jésuites, a déclaré lundi 10 novembre à Munich que la reconstitution des faits montrait aujourd’hui encore de nombreuses absurdités et contradictions. Le plus grave, estime-t-il, est que le seul témoin connu de ces meurtres est la même personne qui est soupçonnée d’en être l’auteur.

La province jésuite allemande critique le fait que les autorités russes aient prêté la main, dès avant l’arrestation de l’assassin présumé, à une campagne de presse qui dénigrait et diffamait les jésuites et l’Eglise catholique. Les circonstances de la mort des deux pères jésuites à Moscou correspondent davantage à un «montage connu» des années passées. Ainsi, on envoyait de façon ciblée des prostituées pour tenter de piéger des catholiques engagés, pour pouvoir ainsi les lier au milieu de la nuit.

Dans le cas des deux jésuites assassinés, relève le Père Dartmann, on joue de façon ciblée avec des clichés homophobes et des préjugés qui considèrent l’homosexualité comme une monstruosité sexuelle. On espère visiblement, en utilisant ce vil procédé, causer une distance avec les victimes, qui exerçaient jusque là leurs activités sans problèmes en Russie.

Des représentants de l’Eglise catholique en Allemagne ont organisé jeudi dernier une manifestation devant l’ambassade russe à Berlin, en exigeant une enquête sérieuse sur ces assassinats. Parmi les quelque 200 manifestants, on notait la présence du cardinal berlinois Georg Sterzinsky, et du président du Comité central des catholiques allemands (ZdK), Hans Joachim Meyer. (apic/interfax/kna/be)

10 novembre 2008 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
Partagez!