Faire cesser le bruit des fusils

Rwanda: L’archevêque en tête d’une grande marche pour la paix (161292)

Kigali, 16décembre(APIC) Le Rwanda est plus que jamais divisé par la violence ethnique et la guerre civile qui ravage le pays depuis octobre 1990.

C’est pour faire face à cette situation, qui a provoqué des vagues de réfugiés – 250’000 déplacés dans le Nord – et causé la mort de milliers de personnes, dont plusieurs missionnaires, que l’Eglise s’est engagée en faveur

de la réconciliation. A l’initiative de la Commission «Justice et Paix» de

l’archidiocèse de Kigali, des milliers de manifestants ont défilé dimanche

dans les rues de la capitale rwandaise pour réclamer la paix et la fin des

violences.

Tôt le matin, dimanche, une foule considérable s’est réunie devant

l’église paroissiale de la Ste-Famille, à Kigali. En tête de la marche

d’une longueur de 8 kilomètres, sous un soleil de plomb, on trouvait l’archevêque, Mgr Vincent Nsengiyumva, accompagné d’un groupe de prêtres, de

religieuses et de religieux. Les autres prêtres étaient parmi les chrétiens

de leurs paroisses respectives et chacune des paroisses avait amené des

pancartes avec des textes bibliques concernant la paix, la justice, la tolérance, la pitié, le pardon ou le respect de la vie. Tout au long du chemin, la foule a chanté et récité des chapelets, tandis que le service d’ordre était assuré par l’Eglise et la Gendarmerie Nationale.

La marche, qui s’est déroulée sans incidents, s’est terminée au Stade

par une messe à laquelle assistaient le président de la République et son

épouse, ainsi qu’une foule estimée à près de 10’000 personnes. «L’un des

maux les plus graves qui marque notre société, c’est celui de la division.

On s’oppose les uns aux autres parce que l’on n’appartient pas à la même

ethnie, parce qu’on ne vient pas de la même région, parce que l’on n’adhère

pas au même parti politique», a déclaré l’archevêque dans son homélie.

Et Mgr Nsengiyumva de souligner que la marche a pour but de faire savoir

à tous les Rwandais, aux dirigeants, aux chefs des partis politiques que

«ce que le Seigneur lui-même veut pour le Rwanda d’aujourd’hui, que ce que

nous voulons comme chrétiens, c’est la paix!». L’archevêque de Kigali a encore rappelé que parmi les nombreuses causes qui font obstacle à la paix au

Rwanda, «il y a les mensonges, les rumeurs, les calomnies, les demi-vérités. (…) Il faut que cesse dans ce pays le bruit des armes, qu’il s’agisse de grenades, de fusils, de mines; il faut mettre fin à l’utilisation des

couteaux, des machettes, des gourdins; les menaces de vive voix ou par lettre, les listes des personnes à abattre doivent disparaître de ce pays!»

(apic/com/be)

16 décembre 1992 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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