Europe: 50e anniversaire de la mort de Robert Schuman

S’engager à la recherche d’une âme pour l’Europe

Bruxelles, 4 septembre 2013 (Apic) A l’occasion du 50e anniversaire de la mort de Robert Schuman, un des ‘pères de l’Europe’, le cardinal Reinhard Marx, archevêque de Munich et président de la Commission des Episcopats de la Communauté européenne (COMECE) invite à s’engager avec une énergie renouvelée à la recherche d’une ‘âme pour l’Europe’.

«Le moment n’est-il pas venu pour un nouveau départ de l’Europe ? Ceux d’entre nous qui s’engagent dans la sphère publique, avec la pensée sociale de l’Eglise comme boussole, ne devraient-ils pas contribuer, comme citoyens et croyants, à la construction d’une Europe que nous serions ensuite fiers de laisser en héritage aux générations futures ?», s’interroge le cardinal Marx.

Pour le prélat, une grande page de l’histoire européenne aura été écrite en ce demi-siècle qui a suivi la disparition de Robert Schuman. La Paix entre les nations, si souvent ennemies dans le passé, la prospérité et la coopération politique entre les Etats en Europe : «tout cela est à mettre en grande partie au crédit de la vision de Robert Schuman». Pourtant, cet héritage est fragile. La crise bancaire et la crise économique risquent de compromettre irrémédiablement la réussite que fut jusqu’à présent l’Union européenne.

Des hommes et des femmes inspirés par l’Evangile

Le Président de la COMECE souligne «à quel point nous avons besoin, aujourd’hui, de davantage d’hommes et de femmes de vision, inspirés par l’Evangile ou par un attachement profond aux valeurs humanistes, afin de garder vivant le rêve européen. Plutôt que d’abandonner le projet européen ou de diluer sa vision sociale et économique ambitieuse à travers la poursuite d’intérêts nationaux particuliers, il est temps de retrouver à nouveau l’esprit de générosité et d’audace qui a marqué le parcours politique de Robert Schuman.»

Robert Schuman

Robert Schuman est né en 1886 au Luxembourg. Après ses études de droit, il s’installe comme avocat à Metz en 1912. Il est élu député de la Moselle en 1919. Arrêté par les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale, il parvient à s’évader et entre dans la clandestinité. Il entre au gouvernement en 1946, comme ministre des Finances. En 1947, il est président du Conseil, puis ministre des Affaires étrangères de 1948 à 1952 et garde des sceaux en 1955.

Après la guerre de 1939-45, Robert Schuman estime qu’au-delà du démantèlement du militarisme allemand, il faut établir et fortifier de véritables liens européens pour qu’une paix durable soit possible. Il recherche donc une solution qui unisse la France et l’Allemagne. Avec Jean Monnet il développe en 1950 l’idée d’unifier la production du charbon et de l’acier sous une haute autorité supranationale. Cette volonté sera concrétisée par la signature du premier traité entre l’Allemagne, l’Italie, les Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg et la France, le 18 avril 1951. La Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier (CECA) sera la première pierre de la construction européenne. Après le tgraité de Rome en 1957 instituant la Communauté économique européenne (CEE), Robert Schuman assume, de 1958 à 1960, les fonctions de président de l’Assemblée européenne, appelée à devenir par la suite le Parlement européen. Il s’agit alors d’un organe uniquement consultatif, mais ce poste convient à la stature d’infatigable promoteur de l’idée européenne. A la fin de son mandat on lui décerne le titre de «Père de l’Europe». Après s’être retiré de la vie publique en 1962, Robert Schuman meurt le 4 septembre 1963.

Catholique convaincu et fervent Robert Schuman a fait l’objet d’un procès en béatification ouvert en 1990. Après l’enquête diocésaine, le dossier a été transmis à la congrégation pour les causes des saints en 2004.

(apic/com/mp)

4 septembre 2013 | 16:36
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture: env. 2 min.
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