L’héritage de 12 ans de guerre met le pays à feu et à sang

Salvador: Le pays le plus violent d’Amérique latine, révèle une étude de l’UCA

San Salvador, 2 octobre 1997 (APIC) Le Salvador est devenu le pays le plus violent d’Amérique Latine, révèle une étude récente menée par l’Université Centro-américaine (UCA) de San Salvador, dirigée par les jésuites. Une réalité que le gouvernement tente de masquer. «La violence est devenue un problème de santé mentale», estime le Père Rodolfo Cardenal, vice-recteur de l’UCA.

L’an dernier, plus de 150’000 habitants de San Salvador, la capitale, soit 20% de la population adulte, ont été victimes d’attaques à main armée, et 20 autres pourcents d’extorsion de fonds sous la menace.

L’étude de l’Institut universitaire de l’opinion publique de l’UCA est la plus complète concernant le développement de la délinquance et de la violence dans le pays cinq ans seulement après la fin de la guerre civile. Parmi les plus récentes victimes figure une journaliste de radio et de télévision bien connue, qui a été enlevée et assassinée le 24 août.

Pour le P. Rodolfo Cardenal, «la violence est l’héritage laissé par douze années de guerre qui ont fait plus de 80’000 morts. L’avènement de la paix n’a pas suffi à renverser la culture de la violence fortement enracinée dans l’identité individuelle et collective de notre société».

L’étude indique également que 7% des habitants de San Salvador possèdent une arme et que 20% aimeraient en posséder une. Malgré les campagnes gouvernementales ou privées destinées à les récupérer, des dizaines de milliers d’armes sont aujourd’hui encore entre les mains des civils. (apic/cip/pr)

10 avril 2001 | 00:00
par webmaster@kath.ch
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