Le président de la Confédération Johann Schneider-Ammann interpellé par CSI (Photo: Flickr/USDA/CC BY 2.0)
Suisse

Sanctions contre la Syrie: CSI interpelle le président de la Confédération suisse

L’organisation chrétienne de défense des droits de l’homme Christian Solidarity International (CSI) a interpellé le président de la Confédération Johann Schneider-Ammann à propos des sanctions économiques imposées à la Syrie. On peut craindre que ces sanctions «provoquent autant de destruction, de morts et d’expulsions que la violence directe de la guerre», écrit CSI.

CSI, basé dans la localité de Binz (canton de Zurich), tire la sonnette d’alarme et demande qu’il soit procédé à une vérification urgente des conséquences qu’entraînent ces sanctions économiques pour la population civile. Les sanctions «ont l’effet d’une punition collective contre le peuple syrien qui, ainsi, paie pour les actes de son gouvernement», écrivent dans leur lettre au président de la Confédération Benjamin Doberstein, directeur de CSI-Suisse, et John Eibner, responsable de mission pour CSI au Soudan et au Moyen-Orient.

Les sanctions font «plus dégâts que les barils d’explosifs»

En septembre dernier, John Eibner, de retour d’une visite des projets de CSI en Syrie, déclarait déjà aux médias que les sanctions contre la Syrie «font plus de dégâts que les barils d’explosifs». Dans sa lettre à Johann Schneider-Ammann, CSI évoque le rapport Humanitarian Impact of Syria-Related Unilateral Restrictive Measures, financé par la Direction du développement et de la coopération (DDC) de la Confédération, que la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale des Nations Unies (UNESCWA) avait commandité.

Dans cette évaluation interne de 42 pages chargée d’analyser l’impact humanitaire des sanctions, l’ONU décrit les mesures occidentales comme «un régime de sanctions le plus complexe et de grande envergure jamais imposé à un pays». Le rapport constate que les sanctions américaines sont particulièrement difficiles «concernant la fourniture de l’aide humanitaire». Daté du 16 mai 2016, il n’est parvenu à la connaissance du public qu’à la fin du mois de septembre 2016, et cela par voie officieuse.

Conséquences destructrices pour la population

Il ressort du rapport interne que les sanctions économiques compliquent la livraison des dons humanitaires, entraînant des conséquences destructrices pour la population. C’est pourquoi, il recommande vivement que ces sanctions économiques fassent l’objet d’une «vérification stratégique» concernant leur impact sur la population civile syrienne. CSI se rallie à cette recommandation et invite en outre le président de la Confédération suisse à établir un mécanisme de contrôle qui, dorénavant, surveille ces implications et en analyse les conséquences sur la population civile syrienne.

Il y a plus de cinq ans, les Etats-Unis et l’Union Européenne ont infligé des sanctions économiques au gouvernement syrien qui venait de réprimer avec violence les manifestations pacifiques du Printemps arabe, note CSI. Par la suite, les sanctions ont été continuellement renforcées. «Actuellement elles sont si vastes que, depuis longtemps, leur portée dépasse largement le seul gouvernement syrien. La Suisse a rejoint les mesures de l’UE le 18 mai 2011 et a ainsi adopté un programme de sanctions qui remet en cause sa neutralité et ses engagements humanitaires de longue tradition», affirme l’organisation chrétienne de défense des droits de l’homme. (cath.ch/csi/com/be)

Le président de la Confédération Johann Schneider-Ammann interpellé par CSI
31 décembre 2016 | 16:54
par Jacques Berset
Temps de lecture: env. 2 min.
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