Séisme: Les communautés italiennes de Suisse se mobilisent

Alors que la terre continuait de trembler dans le Latium, l’Ombrie et les Marches, au centre de l’Italie, avec déjà 470 répliques et un bilan qui dépassait les 250 victimes le 25 août 2016 à la mi-journée, les communautés italiennes de Suisse se mobilisent, notamment dans le canton de Neuchâtel.

A Neuchâtel, Don Pietro Guerini, directeur de la Mission catholique italienne (MCI) sur le littoral, vient tout juste de rentrer d’Italie, où il rendait visite à sa famille. Le jeune prêtre italien, né en Lombardie, qui sera dès le 1er septembre prochain vicaire épiscopal du canton de Neuchâtel, est encore remué par ce drame.

Un appel aux dons

En coordination avec Don Flavio Gritti, en charge de la Mission catholique italienne des Montagnes neuchâteloises, il s’apprête à lancer un appel aux dons dans la communauté italienne du canton, qui compte quelque 18’400 membres, dont 30% ont la double nationalité. Il a déjà reçu les premiers appels téléphoniques de membres de la MCI, en soulignant que nombre d’entre eux, en particulier des retraités, sont encore en vacances au pays.

En pensant à la douleur des familles touchées et de leurs proches venant de la région sinistrée, Don Pietro Guerini souligne que certaines d’entre elles ont de la parenté en Suisse romande. Il rappelle que la localité d’Amatrice, la plus importante avec quelque 2’700 habitants et la plus touchée par le séisme, accueille en août beaucoup de travailleurs immigrés rentrés dans leur famille durant les vacances du bâtiment et pendant la période de fermeture des entreprises.

Contacts avec la Caritas italienne

Don Flavio Gritti, à La Chaux-de-Fonds, a déjà pris contact avec la Caritas italienne et son directeur Don Francesco Soddu, et avec la Caritas du diocèse de Terni, une région touchée par le séisme. «Il ne s’agit pas de récolter des aliments, des habits, des médicaments ou du matériel pour l’hygiène personnelle, car ces biens sont déjà mis à disposition sur place, notamment par la Caritas… Il y a plutôt besoin d’argent pour le moment», note Don Flavio.

Dans la communauté italienne, note-t-il, il y a toujours quelqu’un qui se souvient d’un tremblement de terre, comme celui d’avril 2009, à L’Aquila, dans les Abruzzes, qui a fait plus de 300 victimes.

Des séismes à répétition

Don Flavio mentionne aussi, dans la longue liste des séismes qui secouent régulièrement l’Italie, prise entre deux plaques tectoniques, celui de l’Irpinia, en Campanie et en Basilicate, le 23 novembre 1980, qui avait fait près de 3’000 morts. Il avait travaillé comme bénévole durant l’été au milieu des containers où vivaient encore les sinistrés… vingt ans après le séisme.

Les deux responsables de la MCI du canton de Neuchâtel vont faire parvenir l’argent qu’ils récoltent par le biais de Caritas Italie, qui intervient principalement pour l’aide d’urgence aux sinistrés. «Nous sommes ainsi sûrs que l’argent arrivera à bon port!»

Le financement de la reconstruction des villages et des quartiers détruits par le séisme demandera d’autres moyens, notamment en provenance du gouvernement italien et du Fonds de solidarité de l’Union européenne (FSUE) mis en place dans le but de faire face aux grandes catastrophes naturelles et d’exprimer la solidarité de l’UE à l’égard des régions sinistrées.

Aide de Caritas Suisse aux sinistrés

Le tremblement de terre qui a frappé le centre de l’Italie avec une violence de 6,2 sur l’échelle de Richter a déjà fait plus de 250 victimes et d’énormes dégâts. Les régions d’Accumoli, d’Amatrice et de Posta, dans le Latium, ainsi que Pescara del Tronto et Arquata del Tronto, dans les Marches, sont particulièrement touchées. Des rangées entières de maisons ont été détruites. Au lendemain du séisme, les opérations de sauvetage battent leur plein. Un grand nombre de personnes sont encore portées disparues, et des milliers de gens n’ont plus de toit.

Caritas Italie s’est rendue immédiatement sur les lieux. En étroite collaboration avec les autorités locales, elle coordonne sans relâche les différentes aides venues d’Italie et d’autres pays et elle livre des biens de première nécessité. Les besoins en logements de fortune, denrées alimentaires et articles hygiéniques sont énormes. Selon les indications de Caritas Italie, des problèmes particuliers se posent pour certains villages qui ont été touchés par le séisme et qui sont situés dans des régions isolées. Caritas Suisse soutient l’aide d’urgence de Caritas Italie par un premier montant de 50′ 000 francs. (cath.ch-apic/be)