Sénégal: Les évêques face à la crise de l’école privée catholique du Sénégal

Non aux revendications «virulentes» des enseignants

Dakar, 11 juin 2001 (APIC) La Conférence Episcopale du Sénégal (CES), s’oppose aux revendications salariales du Syndicat national de l’Enseignement privé catholique (SNEP). Les enseignants réclament également la généralisation de l’indemnité de logement.

Marches pacifiques, conférences de presse, grève se succèdent depuis le début de l’année scolaire, en octobre 2000, au Sénégal. Le SNEP réclame la généralisation de l’indemnité de logement et une augmentation du salaire de ses militants. Le patronat est d’accord augmenter les salaires de 5’000 à 12’500 francs CFA (12,5 frs à 31,25 frs), mais les enseignants réclament de 30’000 à 50’000 francs CFA (75 à 125 frs).

A l’issue d’une session de quatre jours au début du mois de juin, la CES a qualifié la revendication syndicale «virulente» et rejeté les accusations de mauvaise foi que des enseignants. Les salaires payés jusqu’ici aux 1’447 enseignants de l’école privée catholique du Sénégal, ainsi que les augmentations proposées par l’Eglise, sont conformes aux normes officielles en vigueur dans le pays et approuvés par le ministère de l’éducation nationale, estime la CES.

Les enseignants réclament également une meilleure prise en charge médicale, une assurance maladie et une formation régulière. Ils demandent à être associés à la gestion démocratique du système éducatif catholique, aux processus de nomination, de mutation, et de récompense, ainsi à la convocation des états généraux sur l’Enseignement Privé Catholique (EPC) au Sénégal.

Avantages particuliers

L’archevêque de Dakar, Mgr Théodore Adrien Sarr, ne juge pas ces réclamations fondées. *Depuis une trentaine d’années, a-t-il dit devant la presse, l’EPC offre «des avantages particuliers» aux enseignants, comme «l’indemnité de la femme au foyer et la gratuité de la scolarité pour tous les enfants des enseignants». Cette dernière mesure permet aux enfants d’enseignants «d’être instruits gratuitement» du primaire à la fin du secondaire.

En 1999-2000, le gouvernement sénégalais a versé à l’Eglise une subvention de 176’920 millions de francs CFA (442 Frs) et 29 millions de francs CFA (72 000 frs) de prime aux examens. Selon l’église, la subvention de l’Etat n’a pas évolué depuis 20 ans. Au contraire, elle baisse chaque année en raison de l’accroissement du nombre d’écoles et ne couvre plus que 20% des salaires des enseignants.

La CES regroupe les évêques du Sénégal, de la Mauritanie, de Guinée-Bissao et du Cap-Vert. (apic/ibc/mjp)

11 juin 2001 | 00:00
par webmaster@kath.ch
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