Une foule imposante, dont plusieurs dignitaires musulmans
Sénégal: Obsèques du cardinal Thiandoum à Dakar
Dakar, 27 mai 2004 (Apic) Le Sénégal en deuil, a porté en terre son premier cardinal, Mgr Yacinthe Thiandoum, archevêque émérite de Dakar décédé le 18 mai dernier à l’âge de 83 ans.
Emotion, tristesse et solidarité interreligieuses ont marqué ces obsèques, qui se sont déroulées jeudi en la cathédrale Notre-Dame des Victoires de la capitale sénégalaise, bien trop petite pour accueillir la foule. Le Sénégal unanime a salué la mémoire du cardinal Thiandoum, homme de dialogue et voix de l’Afrique lors de Vatican II.
Des dizaines de milliers personnes – entre 20’000 et 30’000 estime-t- on, dont des dignitaires musulmans et l’épouse du président sénégalais, Viviane Wade, ont assisté à la cérémonie. Plusieurs dignitaires religieux musulmans, dont le responsable de l’influent groupe de presse local d’obédience musulmane «Walfadjiri», Sidy Lamine Niasse et le chef spirituel de la communauté libanaise chiite du Sénégal, le Cheikh Abdul Monem Zein, assistaient aux funérailles, aux côtés de plusieurs membres du gouvernement sénégalais et du corps diplomatique accrédité à Dakar.
Hommage unanime
Le cardinal Thiandoum, avait su se faire également respecter dans le pays pour son action en faveur de l’introduction des langues locales dans la liturgie catholique. Les funérailles du prélat ont été présidées par l’envoyé spécial du pape, le doyen honoraire du sacré collège, le cardinal Bernardin Gantin. Elles ont été suivies, juste après, de l’inhumation à l’intérieur de cette même cathédrale.
Dans son homélie, le cardinal Gandin a salué les bonnes relations entre musulmans et chrétiens au Sénégal, considérées comme un modèle de dialogue islamo-chrétien. Les différentes délégations et organisations confessionnelles qui sont intervenues ont de leur côté délivré des messages de témoignages, de sympathie et de condoléances à l’Eglise du Sénégal.
Mgr Thiandoum, décédé le 18 mai dans le sud de la France, était un fervent partisan du dialogue islamo-chrétien – dans un pays islamisé à plus de 90% – qu’il défendait par ses déclarations et de fréquentes rencontres avec les dignitaires musulmans sénégalais.
L’ensemble de la presse sénégalaise a du reste rendu hommage au cardinal, soulignant son rôle irremplaçable dans le dialogue islamo- chrétien au Sénégal. D’autant plus qu’un de ses frères était imam de mosquée dans son village. (apic/ag/ibc/pr)