Sénégal : Unité rare unité autour de la fête musulmane d’»Aid el fitr»
Une seule date pour tout le pays
Dakar, 1er février 1998 (APIC) Fait rarissime au Sénégal. Le pays tout entier a célébré vendredi dans l’unité, la fin d’un mois de jeûne du ramadan. Depuis près d’une vingtaine d’années, les quelque 96% de musulmans sénégalais sur les 8 millions d’habitants que compte le pays, célébraient en ordre dispersé et dans une grande confusion, la fête religieuse d’»Aid el fitr» .
Ce coup de maître a été réalisé par une Commission nationale chargée d’observer le croissant lunaire. Structure jeune, sa crédibilité aux yeux de toutes les couches sociales du pays repose sur le fait, d’une part, qu’elle travaille dans une transparence totale, et d’autre part, par sa composition. Elle est formée de représentants de toutes les confréries locales: celles des tidjanes, des mourides, des khadriyas notamment. La commission nationale a ainsi pris le relais des chefs de confréries qui d’ordinaire déterminaient le début ou la fin du mois sacré, sur la base de témoignages de fidèles ou d’informations en provenant de pays limitrophes.
Du temps des trois siècles de colonisation du Sénégal par la France, c’est le gouverneur de l’Afrique occidentale française qui fixait par arrêté le jour marquant le démarrage ou l’achèvement du mois de jeûne. Cette décision qui s’appliquait a l’ensemble des pays de l’Afrique occidentale française, a fini par créer une unité au sein de la communauté islamique. Cette unité a volé en éclat au lendemain de l’indépendance, cédant la place à la confusion des fêtes musulmanes dans le pays, avec parfois, la célébration en des jours différents, de «l’Aid el fitr» qui marque la clôture du ramadan .
(apic/ibc/mp)