«Si un jour je meurs»

Delémont: Les soins palliatifs s’exposent à l’Espace Loisirs de Pro Senectute

Delémont, 24 mars 2011 (Apic) L’exposition «Si un jour je meurs» – ouverte jusqu’au 8 avril à l’Espace Loisirs de Pro Senectute à Delémont – , présente d’une façon originale les soins palliatifs au grand public. Elle permet surtout au visiteur de se confronter à la perspective de sa propre mort. Plusieurs évènements sont organisés en marge de l’exposition.

«La mort. Personne n’est venu raconter ce qu’il y a de l’autre côté. C’est donc le sujet idéal pour se poser des questions et imaginer des histoires. Si un jour je meurs… Je ne sais pas si vous avez lu au bas de votre contrat de naissance, c’est écrit en tout petit: vous allez mourir! C’est un fait, la vie est une maladie mortelle!»

En moins de temps qu’il n’en faut pour retranscrire ces quelques mots, Alix Noble-Burnand a réussi à dérider le public venu l’écouter à l’Espace Loisirs de Pro Senectute à Delémont. Dans un décor qu’elle a improvisé avec quelques ballons de couleurs et un arbuste monté sur roulette, la conteuse amorce sa conférence… pardon, son spectacle intitulé «Au chevet de la Mort, contes et commentaires».

Avec une gestuelle très théâtrale et une voix «multiple», Alix Noble-Burnand s’attache – avec beaucoup d’humour – à raconter des histoires puisées dans «son fond de commerce» de contes populaires, sans distinction d’époque ou de religion. Qu’elle soit juive, musulmane ou africaine, très courte ou plus longue, chacune de «ses» histoires fait rire le public.

Ponctuée par des plages musicales improvisées par le «Schindou» (alias Francis Schindelholz), la soirée animée par Alix Noble-Burnand est parvenue à égayer avec beaucoup de subtilité le vernissage d’une exposition conçue pour amener le visiteur à réfléchir sur sa propre mort.

Une réflexion s’impose

«Cette exposition sur les soins palliatifs doit susciter la réflexion. L’idéal serait de la parcourir seul et de s’interroger sur la fin de vie et la mort. Elle permet à chacun de comprendre qu’il sera concerné d’un jour à l’autre et invite à se positionner sur sa propre fin de vie ou celle de ses proches». Michel Von Wyss était l’un des orateurs qui se sont succédés au pupitre lors du vernissage de l’exposition. Le président de la Fondation «La Chrysalide», à La Chaux-de-Fonds, a souligné que «les soins palliatifs sont souvent méconnus. Ils ne se définissent pas en quelques mots, mais par tout un ensemble de mesures et d’attitudes sur les plans physique, psychologique, social et spirituel concernant tant la personne directement concernée que ses proches.»

L’exposition «Si un jour je meurs…» est en quelque sorte un parcours initiatique qui doit permettre à chacun de réfléchir sur la fin de vie: comment réagirais-je face à la douleur ? Quelle liberté aurais-je ? Tenterais-je de prolonger ma vie ? De l’abréger ? De laisser la mort venir ? De valoriser le temps qui reste ? Autant de questions posées par cette exposition tout en nuances.

Demandez le programme et un café… mortel

L’exposition «Si un jour je meurs… Les soins palliatifs s’exposent» peut être visitée – jusqu’au 8 avril – à l’Espace Loisirs de Pro Senectute, rue du Puits 4 à Delémont. Horaires : du lundi au vendredi, de 8h30 à 11h30 et de 14h à 16h (visites libres) et de 16h à 18h (présence des organisateurs et échanges possibles)

Les événements en lien à l’exposition sont:

– «Les soins palliatifs, c’est quoi? c’est qui? c’est où?» le jeudi 24 mars à 20h, une conférence-débat à l’Espace Loisirs de Pro Senectute à Delémont. (Exposition ouverte dès 19h30). Le domicile, l’EMS, l’hôpital et l’unité spécialisée: quatre lieux dans lesquels la personne peut recevoir des soins palliatifs. Que sont ces soins et quels sont les avantages et les inconvénients de ces différents lieux pour sa fin de vie ?

– «C’est la vie», un film de Jean-Pierre Améris projeté le mardi 29 mars à 20h30, au Colisée à Porrentruy ; le mercredi 30 mars à 20h30, au CinéLucarne au Noirmont ; le jeudi 31 mars à 18h, à La Grange à Delémont. Ce film avec Jacques Dutronc et Sandrine Bonnaire est un voyage vers la mort programmée d’un quinquagénaire un peu aigri, qui va découvrir le vrai visage de la vie en coulant vers la fin de la sienne.

– «Café mortel». Parler de la mort au bistrot, le mardi 5 avril à 20h15, au Café de la Poste à Glovelier. Oser aborder la mort, son vécu et ses questions dans nos conversations: le «Café mortel» réunit des personnes autour du thème de la mort, avec l’idée de susciter des témoignages personnels par rapport à des deuils lointains ou récents. (apic/sic/pti/be)

24 mars 2011 | 14:15
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 3  min.
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