Singapour: Polémique autour du foulard islamique à l’école

L’éducation est plus importante que le «tudung»

Singapour, 11 février 2002 (APIC) L’éducation est plus importante que le port du «tudung», le voile islamique local, a estimé le Conseil religieux islamique de Singapour (MUIS). Cette affirmation émise le 8 février, fait suite à une polémique qui vient d’éclater à Singapour après que des parents aient refusé d’envoyer sans voile quatre filles à l’école. A Singapour, les écoles publiques exigent, à la manière anglaise, le port d’un uniforme au nom de l’égalité sociale. L’affaire suscite même des réactions officielles dans des pays voisins.

Maarof Salleh, président du MUIS a déclaré que la fréquentation de l’école est plus importante que le port du voile islamique. Ses déclarations se réfèrent à celles de la plus haute autorité de l’islam à Singapour: le mufti Syed Isa Semait. Ce dernier a expliqué que «l’impossibilité de porter le «tudung» ne dure de toute façon que quelques heures pendant que les élèves étaient à l’école» et que «l’éducation est plus importante»

Les quatre filles ont donc jusqu’à lundi prochain pour réintégrer leur classe en respectant le règlement vestimentaire en vigueur. Le gouvernement de Singapour est attaché à la tradition de l’uniforme scolaire en raison de l’équilibre qu’il doit gérer entre la majorité d’origine chinoise et la minorité d’origine malaysienne, musulmane. L’uniforme est conçu par le gouvernent comme un instrument «au service de l’égalité ethnique».

La polémique dépasse les frontières

Les réactions n’ont pas tardé. Le chef de l’unique parti légal du Brunei ainsi que les leaders de plusieurs partis en Malaisie, ont souligné que le port du voile islamique ne nuit en rien à l’harmonie sociale. Le chef d’un parti d’opposition malaysien a pour sa part dénoncé «l’atteinte à la liberté religieuse».Le gouvernement de Singapour a réagi à ces propos en rappelant que l’école contribue à l’édification d’un «espace commun pour les élèves de toutes les races et religions» (apic/bbc/sh)

11 février 2002 | 00:00
par webmaster@kath.ch
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