Sion: des milliers de personnes à la Basilique de Valère (191092)

Mgr Schwery: «Faut-il s’étonner que plus du tiers des mariages échouent?»

19octobre(APIC) Des milliers de diocésains de langue allemande et française se sont relayés, de vendredi à dimanche, à la Basilique de Valère à

Sion. Ils répondaient aunsi massivement au rendez-vous spirituel que leur

avait fixé leur évêque, le cardinal Henri Schwery. Les multiples rencontres

organisées en cette fin de semaine, dont une procession à la cathédrale de

la capitale valaisanne, étaient l’aboutissement d’une réflexion de trois

ans sur la famille.

Tout au long de ces trois jours de prière à Valère, toute une mosaïque

du diocèse, paroisses et mouvements se sont succédés pour prier avec leur

cardinal. Comme l’a relevé un responsable, «on y a senti l’unité des diocésains autour de leur évêque»: de jour comme de nuit, les fidèles ont assisté à des moments d’adoration, de fraternisation et de partage, comme à de

nombreuses célébrations. Dimanche les animateurs de groupes de jeunes se

sont rencontrés à l’église du Sacré-Coeur à Sion.

Dans son homélie, le cardinal Schwery a transposé l’expression du poête

allemand: «La lumière qui luit dans la maison éclaire la patrie», dans la

réalité de la foi chrétienne. «La maison devient alors la famille que le

dernier Concile et que le Saint-Père appellent ’l’Eglise domestique’. Et le

pays , dont il est question, n’est-ce pas notre Eglise en laquelle nous

trouvons notre patrie?».

«La famille est ainsi un modèle pour le peuple de Dieu dans la paroisse,

dans le diocèse et dans l’Eglise universelle. La famille est le Temple de

l’Esprit-Saint, un temple fait, non de pierres matérielles comme la basilique de Valère dont nous célébrons la dédicace, mais de pierres vivantes», a

poursuivi l’évêque de Sion.

Crise de la famille

Faisant allusion au thème de ces jours de prière: «Familles, Dieu vous

aime!», Mgr Schwery a pourtant relevé cette question: «Est-il encore indiqué de nous rappeler que la famille actuelle est en crise?». Elle n’est pas

seulement menacée par les conditions de la vie moderne, par les activités

professionnelles, par les loisirs ou par l’aspiration au seul bien-être

mondain. Il est visible que l’on dénature le sens du mariage en le considérant comme un engagement à temps limité. L’infidélité ainsi est récompensée. Le mariage devient un jeu et un champ de spéculation d’ordre matériel

et purement égoïste. Beaucoup veulent vivre ensemble sans s’engager par le

mariage. On désire célébrer le mariage pour des raisons de famille, de tradition ou de simple coutume. Faut-il s’étonner que plus du tiers de ces mariages échouent?»

«Peuvent-ils vraiment croire que Dieu les aime…?»

Parlant précisément des conjoints d’un mariage dissout, le cardinal

ajoute: «Comment une mère ou un père qui se se trouve seul pour élever ses

enfants, comment des enfants qui souffrent de la séparation de leurs parents, comment tous ces gens comprennent-ils la phrase: ’Familles, Dieu

vous aime!’ ne doivent-ils pas douter de la présence constante de Dieu auprès d’eux? Peuvent-ils vraiment croire que Dieu les aime, même et surtout

dans l’obscurité de leur peine ou dans la nuit de leur désespoir? Avec des

références bibliques puisées dans le Deutéronome et auprès du prophète

Osée, et surtout par l’exemple du Christ, qui avant de mourir «aima les

siens jusqu’à l’extrême», Mgr Schwery conclut sereinement. «Notre question

posée tout à l’heure s’est transformée à la lumière de la Bonne nouvelle en

conviction de foi et en ferme assurance: «Oui, Familles, Dieu vous aime!»

(apic/com/ba)

19 octobre 1992 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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