L’espérance au coeur de l’engagement
Sion : Week-end de réflexion de l’oeuvre Points-Coeur Suisse
Sion, 31 mars 2008 (Apic) L’Association chrétienne Points-Coeur Suisse, réunissant une cinquantaine de membres dans deux groupes à Sion et Genève, a tenu ses assises annuelles à Notre- Dame du Silence à Sion, le week-end du 29 mars.
Active sur cinq continents, dans plus de 20 pays, l’organisation est formée de jeunes volontaires désireux de partager un temps de leur vie avec les enfants et personnes les plus démunis. Dans une ambiance festive, de nombreux jeunes ont porté témoignage de leur expérience et de leur enthousiasme dans cet engagement au service d’autres jeunes. Le Père Guillaume Trillard, responsable des Points-Coeur pour l’Europe, a fait part de ses réflexions sur l’encyclique de Benoìt XVI, «Spe Salvi».
Accueil chaleureux, samedi 29 mars à Notre-Dame du Silence à Sion, où plus de trente personnes membres de l’Association Points-Coeur Suisse sont venues passer un week-end de réflexion et d’échanges. Dans un climat amical, les participants ont réaffirmé leur engagement comme volontaires au service de la compassion à l’égard des enfants démunis et des plus pauvres.
Des jeunes engagés et enthousiastes
Points-Coeur Suisse se compose de deux groupes, l’un à Genève, l’autre à Sion, et s’est grandement investi l’an passé dans la mise sur pied d’une communauté en Ukraine.
Jérôme, jeune Valaisan de 24 ans, employé de commerce, a passé un an au Brésil, dans une communauté Points-Coeur à Salvador da Bahia, où il a pu aller vers les autres et accueillir des enfants dans un petit village constitué d’une église et de quelques bâtiments. Il parle volontiers de l’importance de la prière et de la vie communautaire qui permet d’être à l’écoute des autres, même si cela n’est pas toujours facile et s’il peut y avoir des moments de doute.
Soeur Laetitia, d’origine argentine, poursuit ses études à Genève et assume la responsabilité d’accueillir des candidats bénévoles qui veulent partir avec Points-Coeur. Elle reçoit aussi, dans la communauté de Genève, les personnes seules et désemparées. Avec engouement, elle parle de ses 7 ans passés au Salvador, où elle a rencontré des gens qui souffrent mais qui dégagent une grande et simple joie. Avec ses collègues, elle a instauré, en dehors du bidonville, un lieu de repos et de détente où de nombreuses mamans viennent avec leurs enfants et peuvent simplement dormir, tandis que les volontaires s’occupent des enfants. Elle assume actuellement aussi le rôle de «visiteur» dans la communauté d’Alep en Syrie, où elle se rend 3 ou 4 fois par an, pour suivre l’activité des volontaires. Sa tâche consiste également à trouver sur place des personnes de référence pour les jeunes qui partent pour 14 mois comme volontaires.
Un jeune Sénégalais musulman incroyable
Lamine, 28 ans, menuisier en Valais, est un Sénégalais incroyable, dont le témoignage est signe d’espérance pour la paix confessionnelle. Comme il nous l’a dit, «j’ai rencontré Points-Coeur, grâce à un ami handicapé qui m’a parlé de ces Blancs qui venaient et s’occupaient des jeunes, faisaient avec eux leurs devoirs, jouaient et priaient, visitaient des malades et se rendaient dans les prisons. Cela m’a paru impossible que des Blancs, qui avaient tout chez eux, viennent ici, au Sénégal, où la misère est manifeste, et restent là simplement par compassion. Pour moi, les Blancs c’étaient surtout ceux qui avaient détruit le royaume de mon ethnie. J’étais même raciste.»
Cela fait 15 ans qu’il a gardé des contacts avec Points-Coeur ! Il dit combien il a été bouleversé par l’attitude de tendresse, d’amour, de compassion des gens qu’il a rencontrés dans son quartier du Grand Yoff à Dakar. A Points-Coeur de ce quartier, il a donné aux volontaires et membres de la communauté des cours de wolof (langue officielle du Sénégal). C’est aussi là qu’il a rencontré Estelle, jeune valaisanne chrétienne qui est devenue son épouse. Vivant depuis trois ans en Valais, il a mis sur pied avec elle le choeur des jeunes de Bramois qui va se produire dans un spectacle « Graines de calebasse ». Ils en ont offert un aperçu dans la soirée en racontant un conte sénégalais en olof et français.
L’enseignement de l’encyclique «Spe Salvi»
Le Père Guillaume Trillard, responsable de l’association sur le plan européen et curé de paroisse à Naples, a insisté sur la spécificité de l’encyclique de Benoît XVI : l’espérance chrétienne est le fruit d’une expérience présente qui révèle l’irruption du divin ici et maintenant. Elle communique une certitude qui change la vie : l’attente de la vie éternelle, qui se manifeste ici-bas dans des «moments de satisfaction ou de rédemption». De plus, l’espérance chrétienne n’est pas individualiste, mais réconcilie chacun avec tous les humains. La prière est un des grands moyens d’éducation à l’espérance, qui brise l’expérience de la solitude et dilate les désirs humains pour les ouvrir à une dimension universelle passant par la rencontre intime avec le Christ.
Encadre
Origine et objectif de Points-Coeur
Fondée en 1990 par le père Thierry de Roucy, Points-Coeur est une oeuvre catholique de compassion et de consolation en faveur des enfants et des hommes les plus rejetés à travers le monde. Le fondateur entre en 1975, à l’âge de 18 ans, dans la Congrégation des Serviteurs de Jésus et de Marie à Ourscamp (Oise). Il reçoit sa formation à Paris, puis à Rome où il travaille particulièrement sur le sacrement de la Miséricorde. Il est ordonné prêtre en 1983 et s’adonne à un vaste ministère de prédication. De 1988 à 2001, il est Supérieur Général de sa Congrégation.
L’oeuvre est encouragée par les évêques des diocèses où elle est présente. Elle est reconnue, depuis avril 2000, comme association privée de fidèles par Mgr Estanislao Karlic, alors archevêque de Parana (Argentine).
Points-Coeur offre à des jeunes, de tous pays et de toutes conditions, désireux de répondre à l’appel de Dieu, la possibilité de vivre pendant au moins 14 mois au sein d’une petite communauté, dans un quartier particulièrement défavorisé. S’appuyant sur une vie de communauté et de prière, les bénévoles cherchent à : accueillir et écouter les enfants et les familles en détresse, tels qu’ils sont; leur apporter amour, aide et consolation. L’organisation vise aussi à tisser des liens d’amitié et de confiance en allant à la rencontre des personnes délaissées ou souffrantes, là où elles vivent. Points-Coeur veut être un relais entre la rue, les familles et les structures sociales locales. Au fil des ans, Points-Coeur a pris l’ampleur d’un véritable mouvement au service d’une culture de compassion, vécue non plus seulement dans les bidonvilles, mais aussi dans les familles, dans le monde du travail, dans le monde scientifique, etc. L’action de Points-Coeur rejoint aussi des personnes, des pays ou des situations dont la misère est plus cachée. Elle oeuvre pour faire reconnaître les droits des personnes grâce à son statut consultatif auprès de l’ONU.
Les Amis des enfants ont pour tâche d’accueillir et d’écouter les enfants, de leur faire découvrir l’évangile, de les amener à l’espérance. Sous la responsabilité du prêtre de la paroisse, ils veillent à accorder toute leur attention aux enfants, et partagent en commun la prière qui rend chacun plus généreux et «efficace» dans la découverte des besoins authentiques des enfants qu’ils rencontrent. (apic/js)




