Slovaquie: le cardinal Korec défend l’ancien président Jozef Tiso (050392)
New York, 5 mars(APIC) Le cardinal Jan Korec, président de la Conférence
épiscopale régionale de Slovaquie a pris la défense, lors d’une conférence
de presse à New York, de Jozef Tiso, prélat catholique qui fut le président
de la Slovaquie placée sous l’orbite de l’Allemagne nazie entre 1939 et
1945. Sous son gouvernement plusieurs dizaines de milliers de juifs ont été
livrés dès 1942 à l’Allemagne nazie. Des 90’000 juifs de Slovaquie 75’000
ont ainsi péri dans les camps de la mort.
Jozef Tiso fut condamné à mort et exécuté le 18 avril 1947. Les évêques
de Slovaquie ne veulent pas préjuger des résultats des recherches qu’une
commission indépendante d’historiens mène actuellement sur les agissements
de Jozef Tiso. Mais face aux «accusations à l’emporte-pièce», les évêques
font remarquer une série de faits historiques à sa décharge.
Jozef Tiso a, selon le cardinal Korec, fait cesser les déportations dès
l’été 1942 quand il s’est rendu compte que les Nazis mentaient en prétendant que les juifs étaient envoyés au travail. En août 1944, Jozef Tiso a
dû cependant céder sous la pression d’Hitler. Selon les affirmations de Mgr
Korec, «Jozef Tiso n’était pas en mesure d’empêcher les Nazis d’obtenir ce
qu’ils voulaient en Slovaquie. Il a même voulu, par deux fois, se retirer
de la présidence, mais il a été prié par les représentants des organisations juives eux-mêmes de rester en fonction, car ils craignaient que la
situation n’empire encore sous l’autorité d’un autre».
Mgr Korec déplore que, pendant 40 ans, il n’a pas été possible de rechercher la vérité sur Jozef Tiso et que «même maintenant que nous vivons
en liberté, la vérité sur Tiso ne peut pas être exprimée à haute voix». Il
doute que des historiens formés à l’époque communiste puissent entreprendre
une recherche objective. Selon lui, une chose paraît sûre: «En Slovaquie la
paix ne pourra pas s’établir tant que cette question n’aura pas été définitivement éclaircie».
Le cardinal Korec s’est rendu aux Etat-Unis du 20 février au 4 mars
pour y visiter les communautés slovaques. A propos de l’indépendance de la
Slovaquie, il n’a pas voulu prendre de position officielle. La question de
l’indépendance doit être discutée au parlement et tranchée par une votation
populaire. «Le droit à l’autodétermination des peuples existe du pôle nord
au pôle sud et est donc valable aussi pour la Slovaquie». (apic/cic/mp)