Accompagner les personnes en recherche de vocation ecclésiale

Slovaquie: Rencontre annuelle du Service Européen des vocations à Banská Bystrica

Bratislava, 7 juillet 2005 (Apic) Devenir prêtre, religieux ou religieuse: un défi. Et pour beaucoup, une tension à gérer aux niveaux personnel, familial et social. Comment accompagner les personnes en recherche de leur voie dans l’Eglise? Comment interpeller sans forcer la main? Comment rester «éveilleur de vocations?» Une soixantaine de délégués de services nationaux des vocations en Europe se sont retrouvés du 30 juin au 3 juillet au Séminaire diocésain de Banská Bystrica en Slovaquie pour approfondir la question.

Des représentants de trois dicastères du Vatican et du Secrétariat du Conseil des Conférences épiscopales d’Europe (CCEE), Mgr Peter Fleetwood, étaient également présents à la rencontre. Les délégués des services nationaux de vocations étaient issus d’Allemagne, Autriche, Belgique, Bosnie et Herzégovine, Croatie, Espagne, France, Hongrie, Irlande, Italie, Lituanie, Pologne, Portugal, Slovénie, Suède, Suisse, ainsi qu’une délégation de 14 membres de Slovaquie, le pays d’accueil.

Cette année, le thème portait sur la rencontre de Jésus ressuscité avec les disciples d’Emmaüs. Le Père Terry Drainey, doyen de la Faculté d’Ushauw, séminaire provincial du nord de l’Angleterre, a présenté les critères requis pour accompagner les personnes en recherche de vocation ecclésiale. Il a abordé les conflits inévitables entre générations et demandé aux délégués d’accepter que de plus anciens n’aient pas toutes les réponses, et aient probablement besoin d’une écoute plus longue et plus attentive. Il a laissé entendre que la sagesse ne consistait ni à idéaliser ni à diaboliser les jeunes, mais à savoir interpréter leurs attitudes apparentes, souvent mal comprises.

Etre «appeleur» à la façon de Jésus: jamais seul

Le jésuite Bernard Mendiboure, du Centre de Spiritualité jésuite de Clamart en France, a présenté sa longue expérience de retraites ignaciennes destinées à aider des jeunes à prendre de bonnes décisions pour leur vie. Il suggère pour cela quatre étapes. 1: être «appeleur» à la façon de Jésus, toujours en route, jamais seul, et s’entourant d’une communauté; 2: appeler et indiquer le chemin; 3: dépasser le légalisme pour manifester l’amour préférentiel de Dieu le Père; 4: aider les jeunes à choisir non seulement la vie mais un état de vie.

Une retraite de ce type n’est pas sensée ouvrir un processus de décision, a souligné le Père Mendiboure, mais n’avoir lieu que lorsque la personne y est prête. C’est-à-dire qu’elle s’est préparée au calme et au recueillement nécessaires pour décider de sa vie et l’orienter devant Dieu.

Ne pas séparer la pastorale des vocations de la pastorale des jeunes

Les brèves interventions des pays représentés ont souvent montré qu’ils devaient faire face à des défis semblables. Les réponses apportées sont très variées et des plus créatives: elles vont d’un DVD consacré à des questions de jeunes aux prêtres, à la participation à un vol militaire – comme en Suisse – celui-ci servant d’arrière-plan à une interview sur les raisons pouvant amener à donner sa vie pour le service de Dieu et de l’Eglise. Certains participants ont souligné qu’il ne fallait pas séparer la pastorale des vocations de la pastorale des jeunes en général, et d’autres ont mentionné une évolution dans le type de personnes se présentant pour le sacerdoce et la vie religieuse. Le besoin se fait sentir de plus en plus de pourvoir à une certaine culture religieuse – celle-ci disparaissant progressivement en certains pays – et de vérifier la maturité humaine des candidats.

Le Père Kevin Doran, coordinateur du Service européen des vocations, a déclaré au terme de la rencontre: «Les personnes qui pensent au sacerdoce ou à la vie religieuse de nos jours ont sérieusement réfléchi au sens de la vie et reconnu la valeur de la relation à Jésus. Elles sont parfois empêchées de le suivre de plus près par des facteurs culturels ou des luttes et craintes personnelles. Le rôle de ceux qui travaillent à la pastorale des vocations n’est pas de les pousser au sacerdoce ou à la vie religieuse malgré elles, mais de les aider – par le dialogue, l’amitié et la prière – à trouver la liberté intérieure qui leur permettra de suivre Jésus là où il veut les conduire».

Lors des Journées mondiales de la Jeunesse, à Cologne, le Service européen des vocations se trouvera à la Basilique Saint-Géréon du 15 au 21 août. L’église Saint-Pantaléon sera un lieu de rencontre des séminaristes. Une manifestation destinée aux séminaristes du monde entier est prévue en cette église dans le courant de la semaine.

Informations sur le Service européen des vocations sur le site : www.vocations.ie/evs.htlm.

(apic/com/bb)

7 juillet 2005 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 3  min.
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