Soudan: vers l’application de la «sharia» ou loi islamique (291289)

Opposition des chrétiens devant l’éventualité d’une telle mesure

Khartoum, 29décembre(APIC) Le pouvoir judiciaire est désormais libre au

Soudan de faire appliquer les sentences émises sur la base du droit islamique (sharia). C’est du moins ce qui ressort de la déclaration faite récemment à Khartoum par le colonel Mohammad El Amin Khalifa, membre de l’équipe

militaire qui gouverne le Soudan depuis le 30 juin dernier.

«La magistrature, a déclaré le colonel, n’est plus liée désormais à ce

qu’il était convenu d’appeler la suspension ou le blocage de la législation

islamique». Cette déclaration est interprétée par les observateurs dans le

sens que toutes les sentences émises en vertu des lois islamiques de 1983

qui reposent sur la sharia, seront applicables dorénavant. En particulier,

le code pénal qui prévoit l’application des peines islamiques, comme l’amputation de la main pour les voleurs, n’a jamais été aboli. Il n’avait cependant jamais été appliqué depuis avril 1985, date à laquelle le régime du

président El Nimeiri fut renversé. Cet état de fait avait été respecté par

les différents gouvernements qui suivirent jusqu’à la chute du régime de

Sadek El Madhi le 30 juin dernier.

Les habitants du Soudan méridional, des Noirs – animistes et chrétiens s’opposent cependant à l’application du droit islamique dans tout le pays;

les habitants du nord, en revanche, des arabes musulmans en grand majorité

y sont favorables. Depuis de nombreuses années, au sud, l’armée populaire

de libération du Soudan (SPLA), dirigée par le colonel John Garang, mène

une lutte armée contre le gouvernement central de Khartoum, pour obtenir à

nouveau l’autonomie administrative dont la région jouissait dans le passé,

et pour l’abolition de la législation islamique au Soudan méridional.

(apic/fides/pr)

29 décembre 1989 | 00:00
par webmaster@kath.ch
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