Vague de violence contre les chrétiens du Sri Lanka
Sri Lanka: Eglise catholique dévastée dans les environs de Colombo
Colombo, 28 janvier 2004 (Apic) Une vingtaine d’hommes armés de matraques et d’objets coupants ont dévasté dans la nuit du 27 et 28 janvier une église catholique à Mattegoda, un faubourg de la capitale du Sri Lanka, Colombo. Les statues ont été détruites, tandis que l’ameublement a été endommagé et une vingtaine de bibles ont été brûlées. Au moment de l’agression l’église était vide.
Il s’agit de la dernière attaque en date contre la communauté chrétienne après de nombreuses autres survenues au cours de ces derniers mois dans le pays asiatique, et une des rares agressions contre une paroisse catholique. Les rapports entre une partie de la population bouddhiste et la minorité chrétienne (7,5% des habitants) se sont exacerbés depuis que les groupes chrétiens sont accusés par les bouddhistes de procéder à des «conversions non éthiques».
Un moine bouddhiste décède d’un infarctus: chrétiens accusés!
La situation a empiré avec la mort imprévue début décembre 2003 du moine bouddhiste Gandodavila Soma – protagoniste d’une campagne contre les conversions au christianisme et la diffusion des groupes évangéliques – décédé d’un infarctus lors d’un voyage en Russie, et pour lequel certains bouddhistes inculpent les chrétiens. Le mouvement bouddhiste proche du moine Soma a demandé à la présidente Chandrika Kumaratunga de promulguer une loi contre les conversions forcées.
«L’Eglise catholique paie les conséquences d’un comportement envahissant de la part des sectes fondamentalistes évangéliques», a expliqué à l’agence catholique MISNA l’évêque auxiliaire de Colombo, Mgr Vincent Marius Joseph Peiris. Le prélat a souligné que de longue date la Conférence épiscopale du Sri Lanka a pris ses distances avec de tels groupes, qu’il ne faut pas confondre avec les autres églises de tradition protestante actives dans le pays, comme les méthodistes et les baptistes. «Jusqu’à ce jour, les violences ont surtout pris pour cible les églises des groupes fondamentalistes chrétiens, moins souvent les églises méthodistes et en quatre occasions des paroisses catholiques. Il n’y a jamais eu de blessés mais la situation se fait préoccupante», poursuit Mgr Peiris. «L’actuelle crise politique créé par ailleurs un climat d’instabilité qui aggrave les choses», ajoute le religieux en se référant à l’état d’enlisement de la situation institutionnelle en raison du face à face entre la présidente Chandrika Kumaratunga et le premier ministre Ranil Wickremesinghe pour le contrôle du pouvoir central. Le gouvernement soutient que jusqu’à ce jour, une trentaine d’édifices sacrés ont été attaqués dans plusieurs parties du pays mais la communauté chrétienne avance pour sa part un bilan d’une centaine. (apic/misna/bb)