Sri Lanka: Les «Tigres» enrôlent toujours des enfants-soldats, dénonce AI
Accords piétinés
Colombo, 13 mars 2002 (APIC) Les Tigres Libérateurs de l’Eelam Tamoul (LTTE), principal mouvement rebelle du Sri Lanka, continuent à recruter de force des mineurs bien qu’ils aient signé un cessez-le-feu permanent avec le gouvernement le mois dernier, dénonce Amnesty International (AI).
L’organisation internationale de défense des droits de l’Homme rappelle qu’en vertu de l’accord entré en vigueur le 24 février dernier, les parties en conflit se sont engagées à protéger les civils de tout acte d’intimidation, de persécution et d’éventuels enlèvements.
Cependant, selon Amnesty, ces derniers jours, le LTTE aurait contraint au moins 18 enfants résidant dans le district septentrional de Vavuniya à s’enrôler. A la mi-février, 13 mineurs enlevés par les Tigres ont été libérés.
D’après les récits de représentants de la société civile cinghalaise, il n’est pas rare que les combattants du LTTE aient recours à des enfants soldats pour leur lutte décennale contre les troupes gouvernementales. Généralement, les rebelles demandent aux familles de leur donner un ou deux enfants, garçons ou filles, qui seront ensuite entraînés au combat. Ceux qui refusent de laisser leurs enfants s’en aller sont contraints à abandonner les zones contrôlées par les Tigres sans pouvoir emmener aucun bien avec eux car tout ce qui leur appartient est confisqué par les guérilleros.
Depuis 1983 dans le pays asiatique, les rebelles du LTTE, de religion hindouiste, mènent une guerre civile contre la majorité d’ethnie cinghalaise et de religion bouddhiste, dans la but de parvenir à créer un Etat autonome tamoul dans la péninsule de Jaffna. Les combats ont fait jusqu’à ce jour des dizaines de milliers de morts. (apic/mna/pr)