Au Sri Lanka, la population ne profite pas toujours du développement touristique (Photo:Brett Davies/Flickr/CC BY-NC-SA 2.0)
Suisse

Sri Lanka: Les tour opérateurs suisses violent les droits humains?

 Colombo/Berne, 26 février 2015 (Apic) Expropriations de terres indigènes, blocage de l’accès aux lieux de pêche…les tours opérateurs suisses seraient responsables de violations des droits humains au Sri Lanka. L’accusation est portée par la Société pour les peuples menacés (SPM) Suisse dans un rapport publié le 26 février 2015.

Le rapport ” Zones d’ombre au paradis du soleil: droits humains et tourisme au Sri Lanka» fait état des violations systématiques des droits humains dont le pays est victime en raison du développement touristique: les pêcheurs n’ont plus accès à la mer, les expropriations sont monnaie courante et la population locale n’est pas du tout ou pas suffisamment tenue informée des projets touristiques prévus. Dans les régions sur lesquelles les études de la SPM se sont concentrées, plus de 1’200 familles seraient directement concernées par ces répercussions négatives.

La Suisse constitue le cinquième plus important groupe touristique d’Europe occidentale. Alors que le gouvernement sri lankais diffuse, vis-à-vis de l’extérieur, l’image d’un pays soi-disant revenu à la normalité, la réalité est bien différente, note la SPM.

Efforts insuffisants

Bien que la situation des droits humains soit préoccupante, au moins 21 tour opérateurs suisses proposent des hôtels dans chacune des régions touristiques étudiées, relève l’organisation basée à Berne. Elle affirme avoir pris acte des efforts consentis par certaines entreprises touristiques pour tenir davantage compte de l’obligation de diligence en matière des droits humains dans leur travail. Mais, selon le rapport, ces efforts ne suffisent pas à empêcher l’absence de processus de consultation, les expropriations, les déplacements de population et les limitations des accès à la mer.

La SPM engage ainsi instamment les tour opérateurs suisses à remplir leur obligation de diligence en matière de droits humains. Elle appelle également le nouveau gouvernement sri-lankais à modifier sa stratégie touristique, à appliquer les lois et les règlementations en vigueur, et à protéger la population ainsi que les minorités contre toute violation des droits humains. (apic/com/rz)

 

Au Sri Lanka, la population ne profite pas toujours du développement touristique
26 février 2015 | 11:13
par Raphaël Zbinden
Temps de lecture: env. 1 min.
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