Service civil à la ferme ou comment élever des autruches à Lajoux

Suisse: Aide aux paysans de Caritas Suisse

Lajoux, 18 janvier 2000 (APIC) S’engager comme bénévole à la ferme et aider à élever des autruches tout en accomplissant son service civil est aujourd’hui chose possible. Grâce au programme d’aide aux paysans de montages de Caritas Suisse. Visite guidée, mardi 18 janvier à Lajoux, dans les Franches-Montagnes jurassiennes, dans la ferme de Joseph Noirjean, en pleine rénovation, avec l’aide d’un jeune bénévole qui effectue son service civil par la même occasion.

Andreas Wüest a 25 ans, étudiant à Lucerne, marié, il a choisi de tourner le dos à l’armée. Et préféré en cela un service civil, avec l’appui de Caritas Suisse. Depuis près de deux ans maintenant, possibilité est en effet donnée aux jeunes d’accomplir un service civil dans le cadre de l’aide apportée par Caritas Suisse aux paysans de montagnes. Un contrat passé entre la Confédération et l’Institution a été signé dans ce sens. Jusqu’à ce jour, près de 130 personnes on choisi d’effectuer leur service civil en prêtant leurs mains aux exigences des travaux de fermes en zone difficile, souvent mal équipées sinon vétustes.

Engagé depuis le 1er novembre comme bénévole chez Joseph Noirjean, après un premier séjour en avril 99, le jeune homme aura accompli 150 jours de travail à la ferme à fin février. Andreas participe à la rénovation de la maison d’habitation – travaux de maçonnerie, menuiserie, charpenterie… -, certes, mais aide aussi aux travaux agricoles, et à l’entretien d’un élevage d’autruches: 4 adultes impressionnants, et une trentaine de jeunes. Pas banal, aux Franches-Montagnes, au pays du cheval.

Depuis plus de 20 ans maintenant, Caritas Suisse poursuit son projet d’aide aux paysans de montagne, avec l’aide de bénévoles, qui s’engagent individuellement ou en groupe pour une semaine, deux ou plus. L’idée à fait son chemin en Suisse alémanique, mais guère en Suisse romande, puisque seules 5 familles, dans les cantons du Valais, Fribourg et Jura jouissent d’une telle aide. Alors que Caritas est en mesure d’étendre son aide, son soutien.

31 bénévoles pour 450 jours de travail

A ce jour, 31 bénévoles, dont trois dans le cadre d’un service civil, ont effectué des travaux dans l’exploitation de Joseph Noirjean. Des aides précieuses, sans lesquelles, l’agriculteur aurait sans doute mis la clé sous le paillasson. Depuis 1994, Caritas envoie en effet des bénévoles dans cette exploitation. A eux tous, ils effectué 450 jours de travail. L’étable de la ferme a pu être entièrement rénovée et les travaux d’assainissement de l’habitation sont en bonne voie.

Joseph Noirjean, divorcé et père de deux enfants dont il a la charge, a entrepris il y a 5 ans les nécessaires travaux de rénovation de son exploitation situéée sur le plateau des Franches-Montagnes, à près de 1’000 mètres d’altitude. Après plusieurs déboires, l’agriculteur s’est adressé à Caritas. Qui a accepté son dossier après l’avoir étudié.

Une aide primordiale

Pour Joseph Noirjean, l’aide apportée par Caritas pour l’exploitation de son domaine, et plus particulièrement pour les travaux nécessaires à l’aménagement de son logement et de sa ferme représente une aubaine. Andreas Wüest est le 3e jeune homme à effectuer son service civil auprès de J. Noirjean,

Parallèlement à son élevage d’auruches, Joseph Noirjean s’est ouvert un autre débouché, grâce à «l’aventure sur la paille», où le touriste peut venir dormir à la ferme, sur la paille, certain qu’il sera de trouver sur la table du lendemain matin le copieux petit déjeuner si particulier aux fermes. Y compris, peut-être, un œuf d’autruche, à condition d’avoir une grande faim. Ou d’être nombreux pour venir à bout d’un kilo 300 grammes que pèse un oeuf sans la coquille.

Des poules dont il faut se méfier

Si la viande d’autruche se mange volontiers en Suisse? «On la trouve de plus en plus dans le commerce. Et puis, il s’agit d’une viande saine, surtout pas les temps qui courent…» Grâce aux travaux entrepris, ses autruches, petites ou grandes, pourront dès cet été se nourrir d’herbe et de foin. «Pour l’heure, elles mangent des granulées. Un peu comme des poules d’ailleurs.»

Des poules de près de 180 kilos dont se méfie pourtant Andreas. «Près de 230 cm de hauteur lorsque le cou est allongé, il y a de quoi nourrir quelques craintes». Raison pour laquelle il préfère s’approcher des plus jeunes. En arrivant dans la ferme de Joseph Noirjean, le jeune lucernois ne savait manier ni la truelle ni la scie. Et encore moins la fourche. Sa technique, qui s’affine pourtant, il espère l’améliorer lors d’un nouveau séjours à Lajoux, pour les travaux de finition. Après février, il lui restera 130 jours à «tirer» pour achever son service civil. (apic/pr)

18 janvier 2000 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 3  min.
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