Le chant des muezzins ne doit pas retentir en Suisse

Suisse: Eglises libres et Alliance évangélique: attitude face aux musulmans

Zurich,

(APIC) Quelle attitude avoir face aux musulmans en Suisse? Les Eglises libres et l’Alliance évangélique suisses répondent à cette question dans un document commun qui se veut «une information et une aide pour décider de l’attitude à adopter avec les musulmans dans notre société». Le texte défend la liberté des musulmans de pratiquer leur religion. Mais en refusant expressément que le chant des muezzins s’élève en Suisse pour appeler les fidèles à la prière. Les évangélistes sont également réticents face à la demande des musulmans d’enterrer leurs morts en direction de la Mecque.

Dans leur communiqué de presse, l’Alliance évangélique suisse (SEA) et l’Association des Eglises libres et communautés évangéliques (VFG) expliquent qu’ils ont rédigé ce document pour montrer «les tensions actuelles que crée en Suisse la cohabitation avec les musulmans». L’auteur principal de la résolution de 15 pages, rédigée dans le cadre d’un groupe de travail évangélique, est un spécialiste de l’islam, Andreas Maurer. Sous une forme lapidaire, il propose des notions de base sur l’islam et sur les us et coutumes des groupements et communautés islamiques en Suisse. C’est à travers les traditions et les habitudes que l’on peut percevoir ce qui les différencie sur le plan culturel et religieux, explique-t-il. «Les mots «mission» et «paix» ont un tout autre sens pour les musulmans. Il faut connaître ces divergences pour pouvoir prendre position en connaissance de cause sur le comportement à adopter face aux musulmans que l’on côtoie, estime Andreas Maurer.

L’appel à la prière «outil de propagande»

Autant la SEA que la VFG estiment que les musulmans doivent pouvoir librement pratiquer leur religion, «pour autant qu’ils ne contreviennent pas à la loi et qu’ils ne mettent pas en danger la paix confessionnelle et religieuse». Ils ont le droit de bâtir leurs propres écoles et d’édifier des mosquées mais ils doivent renoncer aux appels à la prière publique, comme c’est la tradition en pays islamique. Le muezzin chante qu’»il n’est pas d’autre Dieu qu’Allah et que Mahomet est son prophète». Cette affirmation exclusive peut être interprétée comme de la propagande. Elle dépasse le cadre de ce qui est acceptable et risque de mettre ainsi en péril la paix religieuse, estiment les auteurs du document de référence. Les deux organisations évangéliques sont en outre réticentes par rapport à l’exigence des communautés musulmanes en Suisse d’enterrer leurs morts en direction de la ville de la Mecque. Elles déconseillent en outre vivement les manifestations interreligieuses, en particulier la prière avec les musulmans, ainsi que les unions mixtes entre chrétiens et musulmans. La SEA et la VFG ne voient en revanche aucun inconvénient à ce que les musulmans adoptent une tenue vestimentaire particulière, toujours selon le communiqué.

Pour le droit au libre changement de religion

La SEA et la VFG terminent leur document commun en demandant à l’Etat, aux autorités et aux politiciens de faire pression sur les Etats islamiques pour qu’ils reconnaissent sans réserve le droit (réciproque) de changer de religion et qu’ils le mettent en pratique. Elles recommandent aux employeurs de ne pas accorder de privilèges aux musulmans qu’ils ne seraient pas prêts à garantir aux membres d’autres religions. Les Eglises chrétiennes sont priées de mieux informer sur l’islam, d’encourager le dialogue et d’être davantage en mesure d’expliquer la foi chrétienne aux fidèles de l’islam. (apic/com/wm/mjp)

17 avril 2001 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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