700 sectes présentes en Suisse

Suisse: Journée d’étude du groupe de travail sur les nouveaux mouvements religieux

Zurich,

(APIC) Depuis les années 70, les nouveaux mouvements religieux ont connu en Suisse un développement spectaculaire. Aujourd’hui on y recense pas moins de 700 sectes actives. Le groupe catholique de travail sur les nouveaux mouvements religieux, réuni pour une journée d’étude le 26 février à Zurich, évalue le phénomène depuis vint ans.

Le spécialiste fribourgeois des sectes, Jean-François Mayer est revenu sur l’affaire du Temple solaire et son cortège de cadavres. Pour constater à quoi peut mener l’abus d’autorité exercé de certains responsables de groupes sectaires. Pour relever aussi qu’il est pratiquement impossible d’empêcher de telles dérives. Après les événements de Cheiry et de Salvan en 1994, certaines personnes avaient prévenu du risque d’un nouveau «transit». Mais en l’absence de délit il n’a pas été possible d’arrêter les personnes ni d’exercer sur elles une surveillance constante.

Pour Jean-François Mayer, il faut prévenir le risque d’entrée dans un mouvement religieux dangereux. L’identification des groupes à risques et la prévention en particulier dans les écoles sont deux éléments de réponse.

Erika Uebele, psychologue à Zurich, déplore que les Eglises ne soient souvent plus capables d’offrir un accompagnement individuel. «Dans nos Eglises nous devons toujours ’courir après’. Personne ne s’occupe de savoir comment je vais dans la vie quotidienne. Dans ma communauté actuelle c’est tout différent. Je suis accompagnée et on vient me chercher là où je suis. On répond à mes questions et je ne suis plus seule avec mes doutes et mes peurs», lui a expliqué un jour une patiente. La plupart des adhérents à une secte ne réalisent pas qu’ils croient en l’homme, mais pas en un message libérateur, commente la psychologue. Ils ne reconnaissent pas que leur «sauveur» humain exige toujours plus de conditions et d’adaptation, et encore moins que la plupart de ces adaptations sont de nature sadique ou sadomasochiste.

Depuis la création du groupe de travail, un réseau de contacts œcuméniques s’est mis en place, explique l’abbé Joachim Müller, son responsable. Une quinzaine de services de consultations catholiques, une dizaine de protestants et un œcuménique tentent aujourd’hui de répondre aux appels de détresse. Des milliers d’appels téléphoniques ou de consultations personnelles ont lieu chaque année. (apic/wm/mp)

28 février 1999 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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