Partenariat homosexuel: le clivage catholiques/protestants
Suisse: L’évêque de Lugano et le vote populaire du 5 juin à Radio Vatican
Lugano, 7 juin 2005 (Apic) Interwievé par Radio Vatican lundi 6 juin, l’évêque du diocèse de Lugano, Mgr Piergiacomo Grampa, a commenté le vote populaire des citoyens suisses sur Schengen et sur le partenariat enregistré entre couples homosexuels. Il met en avant le clivage entre cantons à majorité catholique et à majorité protestante sur ce dernier sujet.
«La Suisse ouvre les portes à l’Europe». Ainsi commente Mgr Grampa, l’évêque du diocèse de Lugano sur le vote positif des citoyens aux accords de Schengen. Quant au partenariat enregistré, Mgr Grampa déclare que les évêques suisses ne se faisaient pas d’illusions sur le oui au partenariat entre couples homosexuels. Il met en avant le clivage cantons catholiques/protestants et la prise de position positive de la FEPS (Fédération des Eglises Protestantes de Suisse), qui a pesé.
«Sur les sept cantons qui ont repoussé la loi, constate-t-il, un seul est à majorité protestante. Les autres sont à claire majorité catholique». Il déplore ensuite la prise de position de la présidente du «parti qui se définit d’inspiration chrétienne», le PDC suisse, Doris Leuthard, «qui déclarait» – à l’appui du oui – «que ce parti est au service de l’homme et non de l’Eglise». Une «précision» que l’évêque tessinois juge «inopportune», car l’»Eglise n’a jamais prétendu avoir un parti à son service: elle a pris des positions non pour défendre de présumés intérêts, mais pour sauvegarder une identité précise de l’homme, répondant aux principes de la nature et de la raison.
Interrogé sur son canton, Mgr Grampa rappelle que son diocèse a voté selon les indications des évêques suisses et que cela lui «fait plaisir». Il précise encore qu’il n’est pas contre la reconnaissance de droits déterminés, même aux couples homosexuels, mais que la voie choisie était fausse, car elle favorise «l’équivoque grave de mettre sur un pied égal l’institution du mariage avec d’autres types de vie commune».
Le journaliste de radio Vatican constatant que la conception de la famille en Europe est en perte de vitesse, Mgr Grampa réplique que ce sont les structures éthiques de l’Europe qui sont branlantes. «Sur tous ces problèmes, de l’avortement aux cellules souches, de l’euthanasie à la réglementation des couples homosexuels, la formation éthique fondamentale manque. C’est pourquoi nous devons nous préoccuper de former les consciences des Européens avant qu’arrivent les votations, sinon, on assistera à la progressive désagrégation d’un patrimoine de valeurs qui ont caractérisé la vie pendant près de 2’000 ans.
Sur le vote concernant les accords de Schengen, l’évêque du diocèse de Lugano se montre satisfait, «parce que la Suisse est un pays où il n’est pas facile d’avoir une mentalité ouverte vers l’extérieur. Avoir fait passer le message de l’intégration et de l’ouverture vis-à-vis de l’Europe lui semble bénéfique, «même si il faut encore tenir présent à l’esprit que l’on votera le 25 septembre sur la libre circulation des personnes». Quant à l’adhésion de la Suisse à l’Europe, Mgr Grampa pense que le pays n’est pas encore mûr pour cela et qu’un éventuel vote aujourd’hui serait négatif. (apic/radiovatican/vb)