Renoncer le temps du Carême à l’alcool,

Suisse: La Croix-Bleue romande lance une campagne de prévention contre les dépendances

à la cigarette, à la drogue et à la TV…

Lausanne, 9 février 1998 (APIC) La Croix-Bleue romande lance une campagne de prévention contre les dépendances et propose en retour un engagement créatif. Sa démarche? Renoncer, pour le temps du Carême ou pour une autre période, à consommer de l’alcool, du café, des sucreries, à fumer du tabac ou d’autres plantes, à regarder la télévision ou à s’adonner aux jeux vidéo.

Pour la première fois cette année, la campagne de prévention lancée par l’Association de lutte contre l’alcoolisme se double d’un concours doté de nombreux prix. La Croix-Bleue souhaite surtout inciter tout un chacun et les jeunes en particulier à une réflexion sur leurs comportements face à divers produits engendrant une dépendance.

Intitulée «Tu peux le faire!», la campagne annuelle de prévention lancée par la Croix- Bleue se double d’un concours. Un dépliant distribué à 15’000 exemplaires en Suisse romande – 150’000 en Suisse alémanique – invite les participants à prendre un engagement qui se veut créatif. L’idée de la Croix-Bleue: renoncer à une habitude généralement néfaste (alcool, cigarettes, drogues, jeux d’argent, mais aussi sucreries, manger entre les repas, télévision, etc.) pendant le Carême ou pendant une autre période et consacrer le temps ou l’argent épargné à une action positive et solidaire. Les participants – de Suisse romande uniquement – verront, pour les plus chanceux, leur engagement récompensé par de nombreux prix, dont une planche à voile.

«Le but de la campagne consiste avant tout à promouvoir une réflexion auprès des jeunes sur les questions de dépendance», explique Francis Rapin, secrétaire général de la Croix-Bleue romande. Le temps du Carême est une période particulièrement propice à ce type de réflexion, car elle appelle à un changement de comportement. «La dépendance, même à quelque chose d’anodin, peut engendrer d’autres dépendances», relève F. Rapin, en expliquant le mécanisme d’engrenage que connaissent bien certains jeunes accros de jeux vidéos, par exemple.

L’éthique de l’être humain

La Croix-Bleue lutte depuis sa fondation en 1877 contre les méfaits de l’alcoolisme. Sa démarche n’a pas varié: amener une personne dépendante de l’alcool à prendre l’engagement moral – écrit ou oral – de renoncer à boire. «Nous avons une éthique élevée de l’être humain: nous estimons que chacun peut s’en sortir. Mais la décision de rupture appartient à la personne dépendante», relève le secrétaire général de la Croix-Bleue.

En Suisse romande, la Croix-Bleue compte quelque 700 membres actifs, tous abstinents. Elle s’apprête à «professionnaliser» ses bénévoles en leur offrant une formation poussée dans le domaine de la relation d’aide et de l’alcoologie. La Croix-Bleue collabore avec différents services sociaux, elle est associée aux réseaux de lutte contre l’alcoolisme. Son budget est couvert à 50% par la Confédération et à 50% par des dons. Elle recourt en outre à de nombreux bénévoles.

Créée par un pasteur vaudois d’origine genevoise, Louis-Lucien Rochat, la Croix-Bleue est une association neutre politiquement et confessionnellement. Elle fonde néanmoins son action sur l’engagement chrétien. Aujourd’hui la Croix-Bleue est essentiellement active dans les cantons protestants, mais n’a pas de liens institutionnels avec les Eglises. Pour Francis Rapin, diacre de l’Eglise réformée vaudoise, le problème de l’alcoolisme n’est pas suffisamment pris en compte par l’Eglise, contrairement à celui de la toxicomanie. (apic/spp/pr)

19 avril 2001 | 00:00
par webmaster@kath.ch
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