Suisse: Le Conseil suisse de la presse rejette la plainte contre la «SonntagsZeitung»

L’évêché de Bâle débouté

Interlaken, 9 mai 2006 (Apic) L’évêché de Bâle a été débouté dans une plainte déposée auprès du Conseil suisse de la presse au sujet d’un article de l’hebdomadaire alémanique «SonntagsZeitung» sur l’»affaire Sabo» à Röschenz.

Un journaliste est à la limite autorisé à interpréter la publication d’un «catalogue des sanctions» ecclésiastique, en apparence «inoffensif», comme une menace lorsque tant l’appréciation critique elle-même que les faits qui lui servent de base sont suffisamment reconnaissables pour les lectrices et lecteurs. Le texte est paru sous le titre «Explication terminologique en matière Sabo et Röschenz».

Le Conseil suisse de la presse a publié ce mardi sa prise de position au sujet d’une plainte de l’évêché de Bâle contre la «SonntagsZeitung». En octobre 2005, la «SonntagsZeitung» annonçait en «une» que l’évêché de Bâle menaçait les «adeptes de Sabo d’interdiction d’église – sanctions contre les catholiques de Röschenz sur le site internet de l’évêché de Bâle».

Dans un important compte rendu, le journal présentait dans la même édition ce conflit comme une affaire avant tout personnelle entre l’administrateur paroissial Franz Sabo et Roland Trauffer, vicaire général de l’évêché de Bâle. L’évêché de Bâle s’est alors plaint au Conseil de la presse de ce que le compte rendu serait contraire à la vérité, qu’il déformerait des informations et qu’en outre il émettrait de façon discriminatoire des accusations injustifiées.

«Le diocèse ne menace pas. et n’a jamais menacé!»

Dans une prise de position rédigée le 31 octobre dernier, Hans-E. Ellenberger, chargé d’information, relevait que «le diocèse ne menace pas. et n’a jamais menacé!». Il déplorait la manière dont la «SonntagsZeitung» présentait l’affaire, ce qui démontrait à l’évidence les arrière-pensées du journaliste. Pour le porte-parole du diocèse de Bâle, il ne s’agissait pas dans ce cas de l’affaire Sabo, «mais de provoquer l’évêque, son vicaire général et toute la communauté catholique».

La simple explication de texte rédigée non par un canoniste de l’ordinariat à Soleure, mais par un expert externe, avait pour but de rendre compréhensibles aux fidèles des concepts souvent mal ou faussement interprétés. Cette simple explication des concepts et des termes ne pouvait en aucun cas être interprétée par la «SonntagsZeitung» comme la preuve que des sanctions allaient être prises contre les gens de Röschenz.

Le Conseil de la presse reconnaît certes qu’un document de droit canonique rédigé dans une langue sobre et reproduit par la «SonntagsZeitung» sous le titre «Explication des termes», n’était pas à interpréter impérativement par un non-initié comme une menace de l’évêché à l’endroit de la paroisse de Röschenz ou de l’Eglise cantonale de Bâle-Campagne.

Large place aux interprétations

Du moment toutefois que dans son intitulé comme dans l’introduction, le texte se référait directement à la querelle au sein de l’Eglise, il ouvrait une large place aux interprétations, notamment à celle de la «SonntagsZeitung». En attirant l’attention de ses lecteurs sur le fait que le texte avait l’air inoffensif mais que vu les circonstances il le considérait néanmoins comme une «menace ouverte», le journal n’a pas procédé à une interprétation abusive des faits, estime le Conseil de la presse.

L’évêché de Bâle se plaignait par ailleurs d’informations erronées, de soupçons tendancieux et d’accusations dénuées de fondement. Sur ces points, le Conseil de la presse ne s’est pas estimé en mesure, sur la base des documents fournis, de départager les positions fort éloignées des deux parties, précise le communiqué du Conseil suisse de la presse. (apic/com/be)

9 mai 2006 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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