Suisse: léger recul des dons à l'œuvre d'entraide Aide à l'Eglise en Détresse

Les rentrées financières de la section suisse de la Fondation pontificale Aide à l’Eglise en Détresse AED/ACN sont en léger recul, a-t-on appris lors de l’assemblée générale de l’œuvre d’entraide. L’AG s’est tenue à Zurich le 5 décembre 2018 en présence du nouveau président exécutif d’ACN international, l’Autrichien Thomas Heine-Geldern.

Les fonds récoltés par AED-ACN Suisse-Principauté du Liechtenstein, section de l’œuvre d’entraide internationale engagée depuis 1947 aux côtés des chrétiens opprimés et discriminés, se sont montés en 2017 à CHF 8,7 millions. Il s’agit d’un recul de 13% par rapport à l’année précédente, qui était une bonne année. Le bon résultat était dû notamment à un apport de legs pour un montant de CHF 2,7 millions, contre moins de 1,5 million en 2017. Alors que l’année 2018 n’est pas encore bouclée, le recul annuel pourrait être de l’ordre de 3%.

Les sections d’AED/ACN en Australie, en Autriche, en Belgique, au Portugal et en France connaissent également un recul, a fait savoir Jan Probst, le directeur de la section suisse basée à Lucerne. Par contre, les recettes ont été en augmentation au Brésil, en Allemagne, en Espagne et aux Etats-Unis.

Solidarité avec les chrétiens du Moyen-Orient

Le président Thomas Heine-Geldern, venu tout exprès à Zurich, a rappelé que les excellents résultats de la Fondation, ces dernières années – 128,5 millions de francs pour l’ensemble des sections nationales d’ACN en 2017 –  étaient notamment dus à la générosité des donateurs touchés par la tragédie des chrétiens du Moyen-Orient, particulièrement en Irak et en Syrie.

Toutes les églises de Qaraqosh ont été dévastées par les djihadistes de Daech | © Jacques Berset

Sur un total de 5’357 projets financés sur tous les continents en 2017, le soutien aux chrétiens du Moyen-Orient a, une nouvelle fois été considéré comme une priorité. Depuis 2011, l’année du «printemps arabe», environ 75 millions d’euros ont été envoyés dans les zones en crise du Proche-Orient, dont 17,3 millions rien qu’en 2017. Cette aide s’est maintenue au même niveau cette année.

Il y a cependant un risque que cette solidarité s’épuise face à la persistance des conflits dans cette région du monde, et que les recettes diminuent en conséquence, a relevé le président exécutif international.

Changement de génération, nouveaux défis

Il faut aussi noter une tendance à la baisse tendancielle des legs, certainement dû à un changement de génération. Les plus jeunes n’ont pas connu les combats du fondateur de l’Aide à l’Eglise en Détresse, le Père Werenfried van Straaten. Le fameux «père au lard» récoltait, après la Deuxième Guerre mondiale, des provisions dans les fermes pour venir en aide aux Allemands chassés d’Europe de l’Est par l’avancée de l’Armée Rouge.

C’est la raison pour laquelle Thomas Heine-Geldern soutient la poursuite de la publication du rapport sur «La liberté religieuse dans le monde«. Le président international estime en effet que défendre la liberté religieuse partout et pour tous est un excellent instrument pour mobiliser les énergies en faveur de la défense des chrétiens persécutés ou marginalisés dans de nombreuses parties du monde. JB


Thomas Heine-Geldern, président exécutif d’ACN international

Ancien président de la section autrichienne d’AED/ACN, Thomas Heine-Geldern, docteur en droit de 67 ans, fut actif durant près de quatre décennies dans les milieux économiques aux plans national et international. Thomas Heine-Geldern a fréquenté l’Institut européen d’administration des affaires (INSEAD), une école privée de management située à Fontainebleau, près de Paris. Il s’exprime dès lors parfaitement en français, mais également en anglais.


En Suisse depuis 1966

L’AED a été fondée en Suisse en 1966. Son secrétariat national a son siège à Lucerne, et depuis 2002, un bureau pour la Suisse romande et italienne existe à Fribourg. Depuis sa création, l’Antenne romande et tessinoise d’AED/ACN est confiée à Roberto Simona, un Tessinois qui fut notamment délégué du CICR dans le Caucase, puis en Asie centrale, en tant que directeur des programmes éducatifs.

Outre son engagement actuel au sein de l’AED, Roberto Simona mène un projet traitant des conversions du christianisme à l’islam et de l’islam au christianisme. Il fait partie du groupe de travail du «Rapport sur la liberté religieuse dans le monde» publié par l’œuvre d’entraide internationale AED-ACN. Il est membre de la Commission pour le Dialogue avec les Musulmans de la Conférence des évêques suisses (CES).


La liberté religieuse dans le monde

Dans de nombreux pays, la liberté religieuse n’est pas un concept, elle est une question de vie ou de mort ! Pour le simple fait qu’elles appartiennent à la «mauvaise religion», d’innombrables personnes sont assassinées. Beaucoup d’autres disparaissent, d’autres encore, plus nombreuses, sont emprisonnées durant toute leur vie.

Fruit d’une recherche approfondie sur une période de deux ans – de 2016 à 2018 – le «Rapport 2018 sur la liberté religieuse dans le monde» publié par AED/ACN entend donner un coup de projecteur sur les régions du monde où les persécutions religieuses brident le droit des individus à pratiquer leur foi. Il indique les progrès ou le recul de la liberté religieuse dans chaque pays. (cath.ch/be)

L'Autrichien Thomas Heine-Geldern, président international d'Aide à l'Eglise en Détresse ,et le président de la section suisse Marco Reichmuth | © Jacques Berset
9 décembre 2018 | 13:59
par Jacques Berset
Temps de lecture: env. 3 min.
AED/ACN (31), Irak (315), Jan Probst (8), Roberto Simona (17), Syrie (436), Thomas Heine-Geldern (3)
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