Commémoration du fondateur de la foi baha’ie

Suisse: Les baha’is fêtent lundi 12 novembre l’anniversaire de la naissance de Baha’u’llah

Genève, 11 novembre 2007 (Apic) Les quelque 5 millions de baha’is établis dans le monde fêtent en ce lundi 12 novembre l’anniversaire de la naissance de Baha’u’llah, ce qui signifie en arabe «splendeur de Dieu». Né en 1817 dans l’ancienne Perse, Mirza Husayn Ali Nuri – nommé Baha’u’llah – est le fondateur de la foi baha’ie.

Lundi 12 novembre est le «Noël» des baha’is, rappelle Danièle Bianchi, attachée de presse de la communauté baha’ie de Genève. «Mais pas de course aux cadeaux, pas de frénésie d’achat, l’aspect spirituel seul est important», note-t-elle.

Commémoré par des lectures, des méditations, des prières, de la musique, la fête est suivie de rafraîchissements ou d’un repas en commun. Du moins en Suisse et dans les pays où règne la liberté religieuse. «En Iran, par contre, les baha’is sont des parias, des hérétiques, des ’non-citoyens’. Soumis à des pressions, des humiliations, stigmatisés dans les écoles primaires, expulsés des hautes écoles, des universités et très souvent de leur emploi, leurs biens sont confisqués, le versement de leur retraite est annulé, leurs cimetières sont saccagés», selon la porte-parole des baha’is de Genève.

Accusés d’apostasie

Une campagne de presse virulente en Iran accuse les baha’is d’espionnage, de complots et pire que tout dans ce pays où les religieux exercent le pouvoir, d’apostasie. Pourtant, quel que soit le pays où ils vivent et leur nationalité, les baha’is respectent les lois, ne sont pas membres de partis politiques, ne fomentent aucun complot et sont pacifiques, affirme Danièle Bianchi.

Les 300.000 membres de la plus grande minorité non-musulmane d’Iran, dans leur propre pays, sont menacés principalement parce qu’ils croient que la révélation divine ne s’est pas arrêtée au prophète Mahomet (qu’ils reconnaissent, à l’instar de Jésus, comme manifestation divine) mais continue d’âge en âge.

De plus, note-t-elle, Baha’u’llah a prôné l’égalité des droits entre hommes et femmes, l’importance de l’éducation également pour les filles, la recherche personnelle de la vérité, «ce qui n’a pas l’heur de plaire au pouvoir en place, qui tente d’étrangler la communauté baha’ie, de la livrer à la vindicte populaire dans le but déclaré de l’anéantir».

La foi baha’ie s’inspire de ses propres Ecritures saintes, constituées surtout par les écrits du fondateur, Baha’u’llah (1817-1892), que les baha’is considèrent comme le messager de Dieu pour notre époque, le plus récent d’une lignée qui commence avant l’histoire connue et dont font partie Abraham, Moïse, Bouddha, Jésus-Christ et Mahomet.

La foi baha’ie naît en Perse (ancien nom de l’Iran) en 1844 avec l’annonce de l’avènement d’une nouvelle ère par un précurseur de Baha’u’llah appelé le Bab (1819-1850), nom qui signifie «la Porte». Celui-ci, ainsi que plusieurs milliers de ses disciples perses du début, que le clergé musulman considère hérétiques, ont été persécutés et tués. Baha’u’llah est emprisonné, puis exilé et détenu dans la prison-forteresse turque d’Akko (St-Jean d’Acre), sur la baie de Haïfa, dans le territoire actuel d’Israël.

Les sanctuaires où se trouvent les tombeaux du Bab et de Baha’u’llah sont aujourd’hui les centres d’attraction d’un imposant complexe de jardins et de bâtiments sur le flanc du Mont Carmel, à Haïfa, où se trouve le Centre mondial de la foi baha’ie. Cette dernière a un statut consultatif auprès de l’ONU à titre d’organisme non gouvernemental et participe activement à de nombreuses activités humanitaires et éducatives de cette organisation. (apic/com/be)

11 novembre 2007 | 00:00
par webmaster@kath.ch
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