Une pétition vise le directeur général de Nestlé Suisse
Suisse: Nomination controversée de Roland Decorvet au Conseil de fondation de l’EPER
Berne, 15 janvier 2009 (Apic) Les remous suite à l’élection, l’été dernier, du directeur général de Nestlé Suisse de Roland Decorvet comme membre du conseil de fondation de l’Entraide protestante suisse (EPER), ne se sont pas calmés. Une pétition va être lancée à la fin du mois. Les délégués de la Fédération des Eglises protestantes de Suisse (FEPS) avaient élu Roland Decorvet à la quasi unanimité à Bellinzone, le mardi 17 juin.
Une pétition, dont l’un des initiateurs est Pierre Bühler, professeur de théologie systématique à la Faculté de théologie de l’Université de Zurich, après l’avoir été pendant quinze ans à l’Université de Neuchâtel, sera lancée le 29 janvier à Berne. Les auteurs de la pétition remettent en question l’évolution actuelle de l’organisation et demandent le soutien de toutes les Eglises membres de la FEPS pour la poursuite d’une politique d’entraide «engagée politiquement et prophétique».
Après avoir passé 17 ans en Asie, Roland Decorvet, 43 ans, est rentré en Suisse pour reprendre l’an dernier la direction générale de Nestlé Suisse. Vaudois de Corseaux, Roland Decorvet a fait ses études à HEC Lausanne et à la Haute Ecole de St-Gall. Attiré par les activités outre-mer, il rejoint Nestlé dès 1991 pour s’occuper tout d’abord de marketing en Malaisie. Il gravit les échelons et élargit son champ d’expérience en passant dans d’autres pays en Asie, tels que Taiwan, Hong-Kong et Chine. En 2004, il est nommé chef de marché de Nestlé Pakistan.
Le débat ne s’est pas calmé depuis l’été dernier au sein des instances protestantes. Des déclarations de Roland Decorvet, membre du Conseil de fondation de l’EPER – relativisées entre-temps par son auteur – avaient soulevé la polémique. Il affirmait que Nestlé était «la meilleure organisation de développement dans le monde, car l’aide privée est toujours meilleure que l’aide gouvernementale».
Ces déclarations mal ressenties par les personnes engagées dans les questions de développement avaient provoqué une interpellation au Synode d’hiver des Eglises réformées Berne-Jura-Soleure. Decorvet avait déclaré à la «reformierte presse» du 7 novembre dernier que ces critiques venaient d’un petit groupe de gens d’Eglise situés à l’extrême gauche sur l’échiquier politique «et qui font beaucoup de bruit». S’il avait déclaré ne pas comprendre ces critiques, il avait cependant dit que cela ne l’empêchait pas de dormir. (apic/rp/be)